Esso devient un hub vert, Orano et DNO misent sur le nucléaire et le gaz

Publié le 26/07/2025 dans News

La filière énergétique européenne connaît une mutation profonde. Trois annonces récentes illustrent cette transition : la vente d’Esso Raffinage France par ExxonMobil à un acteur tourné vers la décarbonation, un investissement massif d’Orano dans l’enrichissement d’uranium, et un contrat gazier stratégique signé entre DNO et Engie.

Esso France devient un hub de décarbonation industrielle

Le géant américain ExxonMobil a annoncé la vente de sa filiale Esso Raffinage France à North Atlantic Refining Ltd. Cette dernière prévoit de transformer la raffinerie de Port-Jérôme-sur-Seine (Gravenchon) en un pôle industriel dédié à la production de carburants renouvelables, à la capture de CO₂ et au traitement d’hydrogène bas carbone.

Le site, historiquement tourné vers le raffinage de pétrole brut, accueillera désormais des projets pilotes dans le domaine du biocarburant, de l’économie circulaire et de l’électrification des procédés. Cette opération pourrait faire d’Esso France un acteur central de la transition énergétique dans la vallée de la Seine, en cohérence avec les objectifs régionaux et nationaux.

Orano modernise son site d’enrichissement nucléaire

Dans le secteur nucléaire, Orano a obtenu un financement de 400 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour moderniser son site Georges Besse II à Tricastin (Drôme). L’objectif : accroître de 30 % la capacité d’enrichissement d’uranium d’ici 2030.

Le projet s’inscrit dans la relance du nucléaire civil européen et dans la volonté de renforcer l’indépendance énergétique du continent. Orano ambitionne aussi de réduire la consommation d’énergie de ses équipements grâce à des innovations technologiques, tout en sécurisant la chaîne d’approvisionnement pour les réacteurs existants et à venir.

DNO signe un accord gazier avec Engie

Enfin, l’opérateur norvégien DNO a conclu un contrat majeur avec Engie, portant sur la livraison de gaz norvégien pour une durée de quatre ans, à compter d’octobre 2025. Le gaz sera acheminé depuis les champs offshore du plateau continental norvégien vers la France via les infrastructures de Gassco.

Selon les termes de l’accord, DNO fournira l’équivalent de plusieurs térawattheures par an, garantissant à Engie un approvisionnement sécurisé et stable à prix compétitif. Cet accord illustre le rôle toujours clé du gaz naturel dans la période de transition énergétique, en tant qu’énergie de soutien aux renouvelables intermittents.

Une chaîne énergétique en recomposition

Ces trois actualités soulignent la recomposition en cours de la chaîne énergétique nucléaire et fossile. D’un côté, l’industrie pétrolière se redirige vers la neutralité carbone, comme en témoigne la transformation d’Esso en plateforme verte. De l’autre, les acteurs du nucléaire et du gaz naturel sécurisent leurs positions avec des investissements à long terme, dans un contexte géopolitique tendu.

La France, via ces annonces, conforte sa place stratégique au sein du mix énergétique européen. Ces mouvements sont également observés par la Commission européenne dans le cadre du suivi des engagements de l’European Green Deal.

Avec la diversification des approvisionnements, les acteurs comme Orano, DNO ou North Atlantic (futur propriétaire d’Esso) pourraient aussi jouer un rôle dans l’émergence des carburants alternatifs. La transformation de sites industriels en hubs verts pourrait inclure de la méthanisation, de la production d’e-méthanol ou du biokérosène à terme.

 

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