Méthanisation et biogaz : un levier pour la transition énergétique

Publié le 14/06/2025 dans Blog

Un principe simple, une énergie renouvelable locale

La méthanisation est un procédé biologique naturel qui permet de transformer de la matière organique (déchets agricoles, effluents d’élevage, biodéchets, boues de station d’épuration) en biogaz grâce à l’action de bactéries en milieu anaérobie (sans oxygène). Ce gaz brut est ensuite utilisé soit tel quel comme carburant (BioGNV), soit injecté après épuration dans le réseau de gaz naturel sous forme de biométhane. Le digestat résiduel, quant à lui, constitue un excellent fertilisant organique, réduisant l’usage d’engrais chimiques. Ainsi, la méthanisation offre une solution circulaire et vertueuse, à la croisée de l’énergie, de l’agriculture et de l’environnement.

Un secteur en croissance, mais encore modeste

Selon les données de l’ADEME et du ministère de la Transition énergétique, la France comptait environ 1400 installations de méthanisation fin 2024, dont près de 600 injectant du biométhane dans les réseaux. Cela représente une production de l’ordre de 10 TWh par an, soit environ 2 % de la consommation de gaz en France. Cette part reste modeste, mais le potentiel est bien plus vaste. Le scénario négaWatt estime qu’il serait possible d’atteindre entre 90 et 130 TWh par an à horizon 2050 si les freins réglementaires, économiques et sociaux sont levés.

Un atout pour les territoires ruraux

La méthanisation offre de nombreux bénéfices pour les territoires :

Des freins persistants à lever

Malgré son potentiel, la filière biogaz peine à décoller à la hauteur des attentes. Plusieurs obstacles ralentissent son développement :

Le Plan Méthanisation 2023-2030 du gouvernement vise à simplifier les démarches et encourager les projets « de taille moyenne », mieux intégrés au tissu local.

Vers un biogaz de mobilité et de souveraineté

Au-delà de la production de chaleur ou d’électricité, le biométhane est également un carburant alternatif prometteur. Utilisé sous forme de BioGNV (gaz naturel pour véhicules), il alimente déjà des flottes de bus, de bennes à ordures ou de poids lourds. De nombreuses collectivités expérimentent des solutions 100 % BioGNV dans les transports publics. La filière pourrait ainsi jouer un rôle dans la décarbonation de la mobilité lourde là où l’électrique atteint ses limites (autonomie, recharge…). Enfin, le biogaz contribue à renforcer la souveraineté énergétique de la France, en valorisant des ressources locales tout en réduisant la dépendance au gaz fossile importé, notamment depuis la Russie.

Des perspectives ambitieuses pour 2030 et au-delà

L’État vise désormais 20 % de gaz renouvelable dans le réseau d’ici 2030, un objectif ambitieux mais atteignable. Pour cela, il faudra :

La France dispose d’un terreau favorable : un monde agricole structuré, des gisements organiques abondants, des savoir-faire industriels et un réseau gazier dense. 

Commentaires

Aucun commentaire pour l’instant. Soyez le premier à réagir !

📬 Ne manquez rien de l'actualité carburant

Recevez chaque semaine notre synthèse des prix, actus et conseils pour faire des économies à la pompe.