Budget 2026 : suppression des niches fiscales sur les biocarburants – quels impacts sur E85, B100 et GNR ?

Publié le 15/10/2025 dans News

Le gouvernement prévoit, dans le projet de loi de finances 2026, de revoir en profondeur plusieurs avantages fiscaux liés aux carburants. Parmi eux, le tarif particulier du B100 (biodiesel issu du colza) serait supprimé et l'avantage fiscal de l'E85 (bioéthanol) réduit progressivement. Ces changements, qui concernent directement les transporteurs et la filière agricole, pourraient mécaniquement peser sur les coûts et, in fine, sur les prix à la pompe si les surcoûts étaient répercutés.

Ce que prévoit le budget 2026 pour les biocarburants

D'après les éléments présentés dans la presse, le « gros point irritant » du PLF 2026 réside dans la suppression du tarif particulier pour le B100, très utilisé dans le transport routier, ainsi que dans la réduction progressive de l'avantage fiscal pour l'E85, carburant produit notamment à partir de betteraves en France. Ces orientations, encore soumises au débat parlementaire, s'inscrivent dans une stratégie de rationalisation des dépenses fiscales et de consolidation budgétaire.

Pour les agriculteurs, l'enjeu dépasse la seule question du prix à la pompe : les agrocarburants constituent aussi des débouchés économiques pour les cultures (colza, betteraves), tandis que pour les transporteurs l'arbitrage se fera entre coûts carburants, contraintes opérationnelles et impératifs de décarbonation.

Conséquences possibles : filières, stations et consommateurs

Coûts d'exploitation en hausse pour les acteurs professionnels

La fin d'un tarif spécifique sur le B100 et l'érosion de l'avantage fiscal sur l'E85 renchériraient le poste carburant pour les flottes engagées dans ces alternatives. Les marges des entreprises les plus exposées pourraient être affectées, en particulier dans les secteurs où la dépense énergie pèse déjà lourd.

Effet prix à la pompe : un risque pointé par la presse régionale

Si les surcoûts sont transmis au consommateur final, le prix des biocarburants pourrait augmenter. Cette crainte est régulièrement évoquée, notamment pour l'E85, dont l'attractivité repose en partie sur son différentiel de prix avec l'essence.

Insertion dans le débat sur les « niches brunes »

Depuis plusieurs années, la France évalue l'impact de ses dépenses défavorables au climat. Les « niches brunes », dont certaines concernent des carburants professionnels (GNR, transport), sont régulièrement mises en cause au nom de la cohérence climatique. La suppression ou la réduction de ces aides est présentée comme un moyen d'aligner la fiscalité avec la trajectoire de neutralité carbone à horizon 2050, tout en posant des questions d'acceptabilité et de compensation.

Ce que cela change pour les automobilistes

Pour les particuliers roulant à l'E85, l'évolution du différentiel de taxation sera déterminante. Si l'avantage fiscal diminue, le prix à la pompe pourrait s'en ressentir. L'ampleur de l'effet dépendra de la trajectoire retenue par le Parlement, de la dynamique des prix de gros et de la concurrence locale entre stations. 

Sylvain Demoures, porte-parole de la collective du bioéthanol, cité par Midi Libre, peste sur cette décision. Il souligne d’abord que "le prix moyen à la pompe de l’E85 pourrait bondir de 40 à 50 centimes d’euros le litre jusqu’à atteindre 1,20 euro".

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