L’association “40 millions d’automobilistes” lance un appel à la réforme de la fiscalité sur les carburants routiers. Son objectif est clair : que le prix du litre à la pompe ne dépasse plus 1,50 €. Dans un contexte où le prix du pétrole brut est au plus bas depuis quatre ans, les conducteurs ne comprennent plus pourquoi les tarifs restent aussi élevés en station-service.
D’après l’INSEE, les transports représentent 16,4 % des dépenses des ménages français, soit plus que le logement (16,3 %) et l’alimentation (16,1 %). Ce constat illustre à quel point le carburant pèse dans le budget des foyers.
Sur chaque litre de carburant vendu en France, près de 60 % du prix correspond à des taxes, notamment la TICPE et la TVA. Cette fiscalité empêche la baisse des prix malgré la chute du pétrole. Cette fiscalité complexe provoque un effet de ciseaux : même lorsque le prix du baril de Brent chute, le consommateur ne voit pas de baisse significative sur le ticket de caisse.
Selon l’association, cette situation crée une distorsion entre le coût réel du pétrole et le prix final payé, accentuant le sentiment d’injustice chez les automobilistes.
Un carburant devenu symbole du coût de la vie
Dans un climat économique marqué par l’inflation, le prix du carburant est devenu un baromètre social. Beaucoup de Français estiment qu’il traduit la perte progressive de leur pouvoir d’achat. Pour de nombreux travailleurs, notamment en zone rurale, la voiture n’est pas un choix mais une nécessité. Or, la flambée durable des prix à la pompe met en péril la mobilité quotidienne.
L’association alerte : « Cette situation n’est plus tenable ! » Elle appelle le gouvernement à agir de toute urgence pour adapter la fiscalité énergétique à la réalité du terrain. Objectif : établir un prix plafond raisonnable, autour de 1,50 € par litre.
Réformer la fiscalité ne signifie pas renoncer à la transition écologique. Une fiscalité plus équitable pourrait encourager le développement des carburants alternatifs, du covoiturage et de l’électromobilité.
Une fiscalité dynamique
Les experts rappellent qu’une telle réforme pourrait s’appuyer sur un mécanisme de stabilisation automatique : lorsque le prix du pétrole augmente, les taxes diminuent proportionnellement, et inversement. Ce type de dispositif, déjà testé en Israël et dans d’autres pays européens, permettrait de limiter les chocs à la pompe sans compromettre les recettes fiscales de l’État.
Ce mouvement citoyen s’inscrit dans une tendance plus large autour du pouvoir d’achat et du coût de la mobilité. En rassemblant les automobilistes autour d’un objectif concret – un prix plafonné à 1,50 € – l’association espère relancer le dialogue avec les pouvoirs publics.
Sur prix-carburant.eu, vous pouvez également suivre le baromètre hebdomadaire des prix des carburants pour mesurer les évolutions réelles à la pompe.
Une revendication irréaliste
Cependant, les finances publiques du pays ne semblent pas permettre un tel plafonnement, qui nécessiterait une baisse significative de la fiscalité sur les carburants. Une manne financière de plusieurs milliards d’euros que l’État n’est pas prêt à lâcher dans le contexte économique actuel.
Cette demande paraît d’autant plus irréaliste que le gouvernement Le Cornu, envisage désormais de supprimer certaines niches fiscales, notamment celles accordées aux carburants alternatifs comme le B100 et le E85.
Si cette proposition était validée par le Parlement, ces carburants, pourtant considérés comme plus vertueux, risqueraient de coûter beaucoup plus cher aux automobilistes.
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