Les pompiers du canton de Zurich expérimentent depuis l'été 2024 un carburant alternatif respectueux de l'environnement : le HVO (huile végétale hydrotraitée), rapporte le média suisse Swiss Info. Utilisé à la place du diesel classique, ce biocarburant est fabriqué à partir de huiles et graisses alimentaires usagées. L'objectif : réduire jusqu'à 90 % les émissions de CO₂ sans changer les moteurs.
Un biocarburant facile à adopter
L'un des principaux atouts du HVO réside dans sa compatibilité avec les moteurs diesel actuels. « On ne remarque même pas le passage au biocarburant », confie Claudio Corte, responsable du parc de véhicules de Schutz & Rettung Zürich. Aucun ajustement technique n'est nécessaire. De plus, le HVO peut être mélangé avec du diesel standard, ce qui facilite son déploiement dans les stations-service.
Des résultats environnementaux encourageants
En quelques mois, les résultats parlent d'eux-mêmes : 14 000 litres de HVO consommés ont permis d'économiser environ 32 tonnes de CO₂. Ce carburant ne produit quasiment pas d'odeur, émet moins de suie et limite les particules fines. Autant d'avantages pour les équipes intervenant de longues heures sur le terrain.
Face à ces premiers succès, l'expérimentation s'est élargie à 60 véhicules supplémentaires. Les corps de pompiers de Wallisellen, Kloten, Männedorf-Uetikon et Saint-Gall participent désormais au projet. Renato Mathys, responsable des sapeurs-pompiers du canton, a annoncé que le test se poursuivrait jusqu'à fin 2025.
Un coût encore élevé mais des solutions en vue
Le prix reste un frein à une adoption massive : le HVO coûte actuellement 40 centimes de plus par litre que le diesel. Cette différence s'explique par sa production limitée. Toutefois, une usine de HVO est en projet en Valais, ce qui devrait améliorer la disponibilité locale et faire baisser les coûts à moyen terme.
Ce test grandeur nature dans un service d'urgence ouvre des perspectives : le HVO pourrait être adopté par d'autres flottes professionnelles, notamment les transports publics ou les services municipaux. À condition d'assurer un approvisionnement stable et de maîtriser les coûts, il constitue une alternative durable au diesel classique.