Un plein à moins de 10 € : l’Algérie, paradis du carburant bon marché

Publié le 12/08/2025 dans News

Sur l’autre rive de la Méditerranée, l’Algérie propose des prix de carburants imbattables, parmi les plus bas au monde. Découvrez combien coûte réellement un plein d’essence ou de gazole, pourquoi ces tarifs sont si attractifs, et comment ils se comparent à ceux pratiqués en France, où la fiscalité pèse lourd sur le portefeuille des automobilistes.

Un plein à moins de 10 € pour sillonner la côte méditerranéenne ? Ce n’est pas un rêve mais une réalité en Algérie, l’un des pays offrant les prix de l’essence les plus bas au monde. Mais combien coûte réellement un plein, et comment profiter de ses vacances au soleil à moindre coût ?

Quel est le prix de l’essence en Algérie ?

Au 12 août 2025, le prix moyen du litre d’essence en Algérie s’élève à 0,30 € (≈ 45,62 DZD). Le litre de gazole affiche un tarif encore plus bas : seulement 0,15 € (≈ 29,01 DZD), et le GPLc à 6 centimes d'euro ( ≈ 9 DZD) selon l'autorité de régulation des hydrocarbures.

Considérant un réservoir de 50 litres, un plein de gasoil coûte 9.61 € (cours officiel de devise) et 5,8 € selon le cours de devise du marché parallèle. Quant au plein d'essence il coûte 15,11 € (cours officiel de devise) et 9,12 € selon le cours de devise du marché noire — des niveaux exceptionnellement accessibles comparés aux standards internationaux.

CarburantAlgérie (taux officiel)Algérie (marché parallèle)France (12 août 2025)
Essence SP95-E1015,11 €9,12 €84,00 €
Gazole9,61 €5,80 €82,00 €

Tableau comparatif : Prix d’un plein (50 L) au 12 août 2025

La France : 11 fois plus chère

Au 12 août 2025, les prix moyens à la pompe atteignent en France:

Cela représente plus de 80 € pour un plein, soit 10 à 11 fois le prix algérien.

Pourquoi ces prix si bas ?

L’Algérie est un producteur et raffineur de pétrole avec 6 raffineries totalisant 27 millions de tonnes/an de capacité de traitement.

Historiquement, l’État maintient un prix de vente interne du brut très inférieur au marché international (≈ 10,27 $/baril en 2021 contre 72,3 $ sur le marché mondial).

Selon les déclarations du ministre de l’énergie en place en 2021, sur la base d’un prix entrée raffinerie de 40 dollars / baril, l’essence sans plomb coûte en moyenne 65,4 dinars/litre à produire mais est vendue 45,62 dinars/litre, alors que le gasoil, produit à 37,22 dinars/litre, est cédé à 29,01 dinars/litre. 

Les importations, bien que réduites, restent coûteuses : 105,61 DZD/l pour l’essence sans plomb et 103,65 DZD/l pour le gazole, soit 2 à 3 fois plus cher que la production locale. La différence est bien sûr supportée par le budget de l’Etat.

Une fiscalité comparable sur les carburants… mais sur un prix de base subventionné

En apparence, la fiscalité sur les carburants en Algérie est proche de celle appliquée en France. 58% en Algérie contre 57% en France. Toutefois, cette comparaison est trompeuse.  En Algérie, l’État subventionne massivement le prix du pétrole brut vendu aux raffineries locales, ce qui réduit considérablement le prix de base.

Structure fiscale algérienne :

En l’état actuel de la législation fiscale algérienne, la fiscalité sur les carburants se présente comme suit : 

Taxe sur les produits pétroliers 39% du prix à la pompe :

TVA sur les carburants : 19%

Taxe sur les carburants 

A l'instar de la France, En Algérie le montant de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) et celui de la taxe sur les carburants, sont intégrés dans l’assiette de la TVA sur les carburants

Des stratégies opposées

Ces écarts reflètent des choix politiques et économiques diamétralement opposées :

Si cette politique permet à l’Algérie de préserver le pouvoir d’achat et la stabilité sociale, elle pèse lourdement sur les finances publiques. La question se pose de sa soutenabilité à long terme, notamment face à l’augmentation de la consommation domestique et aux besoins de diversification économique.

Selon le Ministre des finances, les subventions indirectes des prix des produits énergétiques (y compris le gaz et l’électricité) ont atteint en 2021 l’équivalent de 2703,8 milliards de dinars contre une  fiscalité pétrolière de l’ordre de 1.919 Milliards de dinars pour la même année.

Pour l’instant, l’Algérie reste un paradis du carburant bon marché, offrant aux automobilistes un avantage inégalé… mais à un coût important pour l’État.

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