Canada rejoint ses alliés dans la baisse du plafond des prix du pétrole russe

Publié le 08/08/2025 dans News

Le 8 août 2025, le gouvernement du Canada a annoncé qu'il allait abaisser le plafond des prix du pétrole brut d'origine russe transporté par voie maritime, le faisant passer de 60 $ à 47,60 $ le baril, rejoignant ainsi les mesures déjà prises par l’Union européenne et le Royaume-Uni (source).

Cette décision, rendue publique par le ministère des Finances, reflète une volonté commune des alliés de durcir la pression économique sur la Russie, afin de réduire ses revenus pétroliers et freiner sa capacité à financer la guerre en Ukraine. Le ministre François-Philippe Champagne a indiqué : « En réduisant davantage le plafond sur le pétrole russe, le Canada et ses partenaires intensifient la pression économique et limitent une source cruciale de financement pour la guerre illégale de la Russie ».

Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus vaste engagé par les pays du G7. En mai 2025, l’Union européenne avait déjà proposé de faire baisser le plafond à 50 $ le baril, dans le cadre de son 18ᵉ paquet de sanctions contre Moscou. Par ailleurs, l’Ukraine continuait de réclamer une baisse plus drastique à 30 $, estimant que cela correspondrait davantage à la réalité des cours mondiaux et renforcerait l’impact des sanctions.

Le plafond des prix sur le pétrole russe, instauré en décembre 2022 par les pays du G7 (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon), s’accompagne d’une interdiction de fournir des services d’assurance ou de transport maritime si le pétrole est vendu au-dessus du seuil de 60 $ le baril. Cette mesure visait à limiter les revenus de Moscou tout en maintenant l’approvisionnement énergétique mondial stable.

Renforcement progressif des sanctions et coordination internationale

Le nouvel abaissement à 47,60 $ montre que les alliés continuent d’ajuster la contrainte économique en réponse à l’évolution des marchés pétroliers. Depuis plusieurs mois, le pétrole russe s’échange à des prix souvent inférieurs à 60 $, rendant l’ancien plafond moins efficace. En ciblant plus agressivement les revenus de Moscou, les gouvernements espèrent atténuer l’activité de la flotte de l’ombre, ces pétroliers qui cherchent à contourner les sanctions grâce à des assurances et transports non occidentaux.

Enjeux géopolitiques et divergence américaine

Si l’Europe, le Royaume-Uni et le Canada sont alignés sur cette stratégie, la position des États-Unis demeure plus hésitante. Lors de réunions antérieures, l’administration américaine s’est montrée plus prudente, privilégiant des discussions bilatérales et adoptant un ton plus conciliant. Toutefois, plusieurs sénateurs américains, comme Lindsey Graham, ont exprimé leur soutien à une réduction du plafond, sans que cela ne se traduise encore par une action formelle.

Ce nouvel ajustement marque un tournant dans la stratégie des alliés : il s’agit d’une réponse graduelle mais déterminée à la guerre en Ukraine, montrant qu’ils sont prêts à adapter leurs sanctions pour maximiser l’impact sur les revenus russes sans compromettre la stabilité des marchés énergétiques.

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