Diesel professionnel : les fédérations du transport routier plaident pour son maintien en Belgique

Publié le 16/09/2025 dans News

Le débat relancé autour du diesel professionnel

L’organisation professionnelle Transport & Logistics Belgium (TLB) a réaffirmé son opposition à la suppression du diesel professionnel, une piste récemment évoquée sur la scène politique. Pour le secteur, ce mécanisme n’est pas un privilège mais un outil de compétitivité logistique qui structure les flux de ravitaillement en Belgique et contribue directement au financement public.

TLB rappelle que le maintien d’un avantage compétitif pour ce carburant figure dans la déclaration gouvernementale. À l’heure où la chaîne d’approvisionnement reste sous tension et où les coûts de transport influencent les prix à la consommation, la remise en cause du régime enverrait, selon les fédérations, un signal négatif aux transporteurs européens qui traversent le pays.

Un pilier budgétaire : recettes nettes pour l’État

Les données avancées par la profession soulignent le poids budgétaire du dispositif : en 2024, les transporteurs étrangers ont versé 716 millions d’euros d’accises en Belgique, tandis que les transporteurs belges ont récupéré 253 millions d’euros via le mécanisme de remboursement. Ce différentiel alimente un flux net positif pour les finances publiques, auquel s’ajoute la taxe kilométrique régionale supportée par les opérateurs routiers.

Autrement dit, la suppression du diesel professionnel risquerait de détourner vers des pays voisins une part substantielle du ravitaillement, avec un effet d’éviction sur les recettes belges. Les fédérations notent que plus d’un camion sur deux circulant sur le territoire est immatriculé à l’étranger ; c’est précisément la possibilité de bénéficier de ce régime qui les incite à faire le plein en Belgique.

Des flottes européennes très présentes sur les routes belges

La Belgique constitue un carrefour logistique où convergent des flottes venues de toute l’Europe. Les camions polonais (10,5 %), néerlandais (9,4 %), lituaniens (6,3 %), roumains (5,9 %), français (3,4 %) et allemands (3,2 %) figurent parmi les plus présents sur les axes belges. Ces transporteurs ont la latitude de se ravitailler ailleurs ; ils choisissent pourtant la Belgique, attirés par la prévisibilité fiscale et l’attractivité du diesel professionnel.

Pour TLB, remettre en cause cet équilibre reviendrait à fragiliser la place logistique du pays et à affaiblir un secteur qui, au-delà des accises, contribue déjà largement au « vivre-ensemble » par le biais des prélèvements fédéraux et régionaux.

Transition énergétique : des alternatives encore limitées

Si la transition vers des motorisations à faibles émissions est engagée, les signaux du marché restent modestes pour les poids lourds. Au premier semestre 2025, la Belgique a immatriculé seulement 74 camions électriques de plus de 16 tonnes. Rapporté à un trafic quotidien d’environ 140 000 camions (belges et étrangers), le basculement vers l’électrique demeure embryonnaire : l’offre, les coûts, les autonomies et surtout l’infrastructure de recharge ne permettent pas encore un déploiement massif pour le fret longue distance.

Dans ce contexte, le diesel professionnel apparaît, selon les fédérations, comme un dispositif transitoire indispensable : il stabilise les coûts d’un secteur soumis à la volatilité des prix de l’énergie et évite une fuite du ravitaillement vers d’autres hubs européens, au détriment du budget national.

Compétitivité, recettes et sécurité d’approvisionnement

Au-delà des chiffres, l’enjeu est stratégique :

Pour TLB, la priorité consiste à respecter l’engagement gouvernemental et à inscrire le diesel professionnel dans une trajectoire d’adaptation : incitations ciblées à l’efficacité énergétique, accompagnement des premiers déploiements électriques et amélioration de l’infrastructure, sans fragiliser la base fiscale actuelle.

Ressources utiles et données pratiques

Pour suivre l’évolution quotidienne des prix, consultez notre comparateur : prix-carburant.eu. À lire également, notre article sur une erreur de prix en station belge, utile pour comprendre le rôle des contrôles et de la transparence tarifaire : cas de Scherpenheuvel.

Sources (sélection)

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