Cartes carburant et télépéage : toutes les nouveautés 2025 pour les flottes

Multiénergies, 4G et services digitaux : le trio qui structure les nouveautés 2025 pour les cartes carburant et le télépéage. Les fournisseurs alignent désormais leur offre sur la transition énergétique des flottes poids lourds, avec des cartes capables de payer des énergies variées et des boîtiers prêts pour la remontée de données en 4G. Tour d’horizon des changements majeurs à intégrer dans vos politiques d’achat et de mobilité.

Cartes carburant : le virage multiénergies s’accélère

Longtemps cantonnées au gazole, les cartes carburant ouvrent l’accès à de nouvelles énergies : HVO (autorisé en station depuis l’arrêté du 26 juin 2024), GNV et recharge électrique sur les réseaux publics, en grandes surfaces ou chez les distributeurs. Objectif : accompagner le verdissement des flottes sans multiplier les moyens de paiement.

Les acteurs historiques déploient des stations multiénergies. Exemple emblématique : la station PL d’AS24 au Plessis-Pâté (91), inaugurée en mai, qui propose gasoil, biogaz, HVO et bornes haute puissance de 400 kW (3 bornes). La carte AS24 règle les achats carburants, tandis que la filiale de TotalEnergies ajoute une carte RFID Charge+ Truck pour la recharge, également compatible avec les solutions de recharge en dépôt.

Les fournisseurs élargissent aussi leurs réseaux d’acceptation via des partenariats : Shell permet aux détenteurs de sa carte pro d’accéder au réseau Gaz’Up depuis fin 2024 (en plus de ses propres sites GNL). DKV a intégré l’achat de HVO sur sa DKV Card (dans 1 800 stations européennes) et étend l’acceptation GNV en France, notamment via un accord avec Seolis. Chez UTA, l’extension passe par Shell et par des opérateurs de recharge comme Powerdot, qui accepte la carte eCharge sur 8 000 points en Europe.

Des services digitaux plus riches pour piloter les coûts

Ces cartes multiénergies s’accompagnent de portails web de gestion : paramétrage des droits d’accès, restriction par énergie, période ou horaires d’utilisation, suivi des consommations, factures centralisées et alertes. Progressivement, ces plateformes dépassent le seul poste carburant : couplées à des boîtiers de télépéage ou télématiques, elles agrègent géolocalisation, données de consommation, maintenance et conformité réglementaire.

En juin, DKV Mobility a lancé le logiciel DKV FMS : suivi global des coûts de flotte, rappels automatiques pour les inspections véhicules et contrôles de permis de conduire. Ces briques logicielles soutiennent la recherche d’efficience énergétique et la maîtrise du TCO, tout en facilitant la montée en puissance des carburants alternatifs et de l’électromobilité.

Télépéage PL : cap sur la 4G avant la fin de la 2G

Sur le marché du télépéage poids lourds, les opérateurs (SET) renouvellent les télébadges pour anticiper l’arrêt du réseau 2G début 2026. Les fonctions DSRC pour l’ouverture des barrières et le GPS/GNSS ne sont pas remis en cause ; c’est la transmission des données vers les portails de gestion qui exige une bascule vers la 4G.

Axxès a lancé au printemps le badge C’Moov, remplaçant du B’Moov : meilleure couverture et téléchargements plus rapides (jusqu’à 150 Mbps) pour remonter les données de positionnement GNSS et d’événements de péage vers la plateforme Lucy. Le C’Moov remplacera progressivement le B’Moov lors des renouvellements et pour les nouveaux clients. À terme, Axxès envisage des services de télépéage sans badge, s’appuyant sur le chronotachygraphe de son partenaire Continental VDO.

Chez DKV Mobility, une DKV Box Europe 4G arrive au dernier trimestre 2025 : continuité d’usage en France après l’extinction de la 2G et compatibilité avec les pays annonçant un arrêt d’ici 2030 (Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Norvège). Le remplacement est annoncé comme transparent, sans reconfiguration, en conservant les branchements existants selon l’opérateur.

Les autres SET proposent déjà des boîtiers 4G : UTA One Next (compatible 4G depuis 2023), Telepass SAT et Lumesia 1 d’Eurotoll intègrent des modules 4G.

Interopérabilité européenne et nouveaux périmètres

Les SET poursuivent l’interopérabilité du télépéage à l’échelle européenne : intégration progressive des pays de l’Est, adaptation aux évolutions réglementaires des pays frontaliers (en Allemagne, les véhicules lourds de < 7,5 t sont soumis au péage depuis juillet 2024). Aux Pays-Bas, une redevance kilométrique PL doit entrer en vigueur le 1er juillet 2026, reposant sur des dispositifs GNSS à bord.

En juin, TotalEnergies a lancé la procédure d’accréditation EETS auprès du RDW néerlandais pour Passango (AS24), avec l’objectif de certifier la compatibilité du badge avec la future taxe PL néerlandaise. En parallèle, les opérateurs sortent des télébadges dédiés VUL et enrichissent leurs logiciels de gestion via des intégrations télématiques additionnelles, pour un pilotage plus fin des coûts et de la conformité.

Cartes pour la recharge au dépôt : identification et droits d’accès

Au-delà des réseaux publics, des cartes de recharge au dépôt sont proposées par TotalEnergies, Watt’Up, UTA, ChargePoint, Beev, Mobilize… Ces cartes (physiques ou dématérialisées via application, parfois RFID) identifient la personne qui lance la recharge et s’adossent à des logiciels de supervision : gestion des habilitations conducteurs, créneaux horaires, priorisation selon la puissance disponible et le prix instantané de l’électricité. Elles facilitent aussi les recharges mutualisées entre transporteurs en identifiant précisément les consommations de chacun.