La transition énergétique gagne du terrain dans le sud de l’Europe. Le groupe grec Motor Oil a officiellement lancé, via sa filiale AVIN, la première station-service à hydrogène de Grèce, installée dans la zone d’Ano Liosia, en périphérie d’Athènes. Selon FuelCellsWorks, ce projet pilote s’inscrit dans le cadre du programme européen White Dragon, qui vise à développer une chaîne d’approvisionnement complète en hydrogène renouvelable dans le pays. Une annonce importante qui confirme l’intérêt croissant de l’Europe du Sud pour les carburants alternatifs.
Une première pour la mobilité hydrogène en Grèce
Jusqu’ici absente de la carte des infrastructures hydrogène, la Grèce comble un retard stratégique. Cette station permettra d’alimenter aussi bien des véhicules légers que des flottes de bus ou de camions adaptés, ouvrant la voie à une future transition de parc.
Le projet, présenté par Motor Oil comme un jalon vers la décarbonation du transport, a reçu le soutien de l’Union européenne à travers divers fonds liés à la transition énergétique et au Pacte vert. Une quinzaine de stations similaires sont prévues d’ici 2030 sur le territoire grec.
Motor Oil et AVIN : un virage stratégique vers l’énergie propre
Historiquement centré sur le raffinage et la distribution de carburants fossiles, Motor Oil Hellas opère un virage stratégique. Le groupe investit massivement dans les énergies renouvelables et les infrastructures pour carburants alternatifs, en particulier l’hydrogène.
La station hydrogène AVIN d’Athènes est le premier projet visible de cette nouvelle orientation. En parallèle, Motor Oil développe également des parcs photovoltaïques et s’intéresse à la production locale d’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables, afin de sécuriser l’approvisionnement.
Une dynamique européenne en cours
Cette initiative grecque s’inscrit dans une dynamique plus large au niveau européen. L’Union européenne soutient activement la création d’un réseau de stations hydrogène pour permettre aux poids lourds et véhicules à pile à combustible de circuler librement d’un pays à l’autre.
Des pays comme l’Allemagne, la France ou encore l’Italie disposent déjà d’un réseau embryonnaire de stations H2. En France, une trentaine de points de recharge existent, avec des projets en cours soutenus par l’ADEME et des acteurs comme Hype, TotalEnergies ou Lhyfe.
Quels enjeux pour les automobilistes et les professionnels ?
La disponibilité de l’hydrogène comme carburant ouvre des perspectives intéressantes, tant pour les professionnels du transport que pour les collectivités locales. Avec un temps de recharge court (5 à 10 minutes) et une autonomie comparable au diesel (500-700 km), les véhicules H2 combinent performance et faible impact carbone, à condition que l’hydrogène soit produit de manière verte.
Les défis restent néanmoins importants : prix élevé des véhicules à pile à combustible, coût de l’hydrogène au kilo, manque de standardisation des infrastructures. La station AVIN d’Athènes est un signal fort, mais il faudra un maillage dense et une offre industrielle coordonnée pour généraliser son usage.
Un exemple pour les pays voisins
La Grèce pourrait devenir un modèle pour d’autres pays des Balkans ou de Méditerranée orientale encore en retard sur le plan de la mobilité décarbonée. Des partenariats sont à l’étude avec Chypre, la Bulgarie ou encore la Turquie pour étendre ce type d’infrastructure.
En prenant les devants, Motor Oil espère aussi positionner la Grèce comme un hub énergétique régional, capable de produire, stocker et redistribuer de l’hydrogène propre dans toute la zone sud-est européenne.
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