Shell finalise une étude sur un champ gazier au Venezuela avant l'expiration de sa licence

Publié le 22/04/2025 dans News

Shell est sur le point de conclure une campagne d'étude géophysique dans les eaux vénézuéliennes, ciblant le champ gazier Dragon, situé au large des côtes nord-est du Venezuela. Cette opération, menée avec le soutien de la National Gas Company (NGC) de Trinité-et-Tobago, intervient à quelques jours de la fin de la dérogation américaine autorisant les opérations énergétiques dans le pays sud-américain.

Selon Reuters, le navire d'études Dona Jose II poursuit actuellement la collecte de données sismiques et océanographiques. Ces informations techniques sont essentielles pour préparer de potentiels forages et pour concevoir un pipeline permettant d'acheminer le gaz vers Trinité-et-Tobago.

Une course contre la montre

Cette étude est réalisée alors que les États-Unis ont récemment annoncé l'expiration prochaine de la licence octroyée en 2023 à Shell et NGC pour collaborer avec la société pétrolière nationale vénézuélienne PDVSA. Cette décision américaine est justifiée par le manque de progrès du président Nicolas Maduro dans la tenue d'élections libres et le respect des engagements migratoires.

En l'absence de prolongation ou de nouvelle licence, Shell devra suspendre tout projet de développement du champ Dragon. Mais l'entreprise pourrait, à travers ces relevés, se placer en position favorable pour un redémarrage si la situation politique venait à changer.

Trinité-et-Tobago sous pression

Pour Trinité-et-Tobago, le champ Dragon représente une opportunité stratégique. Le pays, confronté à un déclin de ses propres gisements, compte sur cette ressource vénézuélienne pour maintenir son activité de production de gaz naturel liquéfié (GNL) et alimenter ses installations pétrochimiques.

Déjà connecté via des infrastructures existantes à la zone, Trinité envisage de développer un pipeline direct depuis Dragon. Mais sans licence américaine, aucune transaction impliquant PDVSA ne peut légalement être finalisée, bloquant de facto toute exploitation commerciale.

Un projet suspendu aux décisions de Washington

Malgré l'incertitude, l'engagement de Shell dans cette étude révèle un pari à long terme sur l'évolution de la politique américaine envers le Venezuela. Avec des réserves estimées à plus de 4 trillions de pieds cubes dans Dragon, le site représente une manne potentielle pour le pays, mais reste entravé par les sanctions et le contexte géopolitique.

Pour l'instant, Shell n'a pas confirmé la fin exacte de l'étude ni ses intentions futures. Mais le fait d'avoir mené cette mission jusqu'à son terme suggère une volonté de garder une longueur d'avance sur d'éventuels concurrents si une ouverture se profile.

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Source : Reuters, 21 avril 2025

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