Un rapport "erroné" selon la DGE
Dans une note rendue publique par Gaz-Mobilité, la Direction générale des entreprises (DGE) critique sévèrement un rapport émis par une autre DGE, la Direction générale de l’énergie, dans le cadre de la préparation de la future Stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC). Ce rapport, intitulé « Document de travail – Transports », propose une vision du mix énergétique pour les mobilités qui fait réagir fortement les acteurs du gaz. Selon la DGE (entreprises), ce rapport présente « une analyse biaisée et des données erronées », en particulier concernant les carburants alternatifs comme le GNV (gaz naturel pour véhicules) et le bioGNV. Elle pointe notamment des hypothèses de coûts « manifestement inexactes », qui sous-estiment les atouts économiques de la filière gaz carburant.
Des hypothèses contestées sur le coût du bioGNV
Parmi les éléments les plus critiqués figure l’évaluation du coût du bioGNV à l’horizon 2030. Le rapport le fixe à 185 €/MWh, un niveau jugé excessivement élevé par la DGE entreprises. Celle-ci rappelle que des travaux récents, notamment ceux de l’ADEME, estiment ce coût entre 90 et 120 €/MWh, soit une différence significative. Cette évaluation biaisée pourrait, selon la DGE, desservir l’image et les perspectives de développement du bioGNV dans la stratégie nationale. Elle alerte également sur les conséquences potentielles de ces projections dans les arbitrages à venir sur le mix énergétique français.
Une filière gaz écartée au profit de l’électrique ?
La DGE s’inquiète du déséquilibre dans la représentation des différentes filières. Le document de la Direction générale de l’énergie accorde une place prépondérante à l’électricité, au détriment du gaz renouvelable. Les experts de la DGE estiment que cette approche omet des solutions éprouvées comme le bioGNV, pourtant opérationnel dans le transport lourd, les bus et les flottes captives. Le rapport semble orienter la stratégie vers un tout-électrique, sans prendre en compte les complémentarités nécessaires entre filières. Cette vision restrictive pourrait affaiblir la diversité technologique, pourtant essentielle pour garantir la résilience de la transition énergétique.
Une demande de révision des données
La DGE appelle à une révision du rapport, en demandant l’intégration de données actualisées et reconnues. Elle insiste sur la nécessité d’une approche rigoureuse, transparente et équilibrée dans les choix stratégiques à venir. Elle rappelle que les carburants renouvelables gazeux ont un rôle à jouer dans la décarbonation, en particulier dans les secteurs difficiles à électrifier. Le bioGNV, en particulier, dispose d’un réseau existant et de technologies matures, avec un potentiel de développement rapide si les conditions réglementaires et économiques sont favorables.
Un débat stratégique encore ouvert
Alors que la France cherche à atteindre ses objectifs de neutralité carbone, le choix du mix énergétique reste un sujet hautement stratégique. Les arbitrages entre filières – électricité, hydrogène, gaz renouvelables – doivent reposer sur des bases solides. Dans cette optique, la DGE (entreprises) rappelle l’importance de données fiables et comparables, afin que chaque technologie puisse être évaluée à sa juste valeur. Elle plaide pour une approche technologiquement neutre, où les solutions bas-carbone, qu’elles soient électriques ou gazeuses, soient évaluées selon leurs bénéfices réels et leur potentiel de déploiement.
Commentaire
Aucun commentaire pour l’instant. Soyez le premier à réagir !