Au Mali, les cours suspendus à l’école et à l’université en raison de la pénurie de carburant

Publié le 28/10/2025 dans News

Le gouvernement malien a annoncé, le dimanche 26 octobre 2025, la suspension des cours dans toutes les écoles et universités du pays à compter du lundi 27 octobre. Cette décision exceptionnelle intervient dans un contexte de pénurie aiguë de carburant qui paralyse l’ensemble du territoire, entraînant des difficultés de transport et de fonctionnement des services publics essentiels.

Une mesure exceptionnelle face à une crise nationale

Dans son communiqué officiel, le ministère de l’Éducation nationale explique que cette suspension, valable jusqu’au 9 novembre 2025, vise à protéger les élèves et enseignants face aux perturbations provoquées par la rareté du carburant. À Bamako comme dans plusieurs capitales régionales, les stations-service sont à sec et les prix du litre d’essence ou de gasoil ont flambé sur le marché noir.

De nombreuses écoles, notamment dans les zones rurales, n’étaient déjà plus en mesure d’assurer les cours en raison de l’impossibilité pour les enseignants de se déplacer. Les transports scolaires et universitaires, eux aussi affectés, ont dû être interrompus. Le gouvernement parle d’une situation « hors du commun » nécessitant des mesures d’urgence pour garantir la sécurité et la stabilité du pays.

Un blocus orchestré par des groupes armés

Selon plusieurs sources citées par RFI et Jeune Afrique, la pénurie résulte d’un blocus des importations de carburant imposé par le groupe djihadiste Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Ce groupe aurait ciblé les routes d’approvisionnement venant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, empêchant les camions-citernes d’entrer au Mali. Le pays étant enclavé, ces voies d’importation sont cruciales pour son économie et son approvisionnement énergétique.

Les conséquences sont immédiates : files interminables devant les rares stations encore ouvertes, hausse des prix sur les marchés, ralentissement des activités économiques et administratives. Le secteur éducatif, particulièrement dépendant de la mobilité, a été le premier à subir les effets de cette paralysie.

Des répercussions lourdes sur le système éducatif

La fermeture temporaire des écoles et universités n’est pas sans conséquences. Les programmes scolaires, déjà fragilisés par les grèves et l’insécurité dans certaines régions, risquent de prendre un nouveau retard. Des examens pourraient être repoussés et des réaménagements du calendrier académique envisagés.

Pour de nombreux parents, cette suspension des cours représente un défi supplémentaire : certains doivent jongler entre le travail et la garde de leurs enfants, tandis que d’autres peinent à trouver des moyens alternatifs de transport. Dans les zones rurales, où la dépendance aux transports motorisés est forte, la continuité de l’enseignement devient presque impossible.

Des priorités fixées pour l’usage du carburant

Face à la gravité de la situation, le gouvernement malien a décidé de réserver les stocks de carburant restants aux véhicules d’urgence, aux transports de marchandises et aux services essentiels. Les bus publics et les camions transportant les denrées alimentaires bénéficient d’une priorité d’approvisionnement, selon les informations relayées par Le Monde Afrique.

Le ministère des Transports travaille parallèlement à des solutions d’urgence, notamment la réouverture temporaire de certaines routes sous escorte militaire et la diversification des points d’entrée du carburant via les pays voisins non touchés par le blocus.

Un impact plus large sur l’économie et la société

La crise actuelle met en lumière la dépendance énergétique du Mali et l’impact de la géopolitique sur les services publics. La fermeture des écoles n’est qu’un des nombreux effets collatéraux d’une situation énergétique et sécuritaire instable. Les hôpitaux signalent également des pénuries de carburant pour les groupes électrogènes, tandis que les marchés connaissent une flambée des prix du transport et des denrées.

Les autorités assurent qu’un accord avec la Russie est en cours pour fournir temporairement des produits pétroliers afin de soulager la crise. Mais la mise en œuvre de cet accord nécessitera plusieurs semaines, le temps d’organiser la logistique d’importation et de distribution.

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