Un envol spectaculaire du prix du kérosène
Le kérosène, carburant utilisé dans l'aviation, a vu son prix grimper de plus de 45 % en seulement un mois en Europe, selon le Financial Times. Ce niveau, le plus haut depuis plus d’un an, inquiète les compagnies aériennes et soulève des questions sur la stabilité du marché des carburants distillés.
Cette hausse est principalement due aux tensions géopolitiques persistantes entre l’Iran et Israël. Le conflit, bien qu’éloigné des raffineries européennes, ravive la crainte d’une perturbation majeure de l’approvisionnement en pétrole dans la région du Golfe, où une part importante du brut mondial est produite.
Un marché du diesel également touché
Les prix du diesel ont également enregistré une hausse, bien que moins spectaculaire, d’environ 17 %. Les raffineries européennes, qui peinent déjà à produire suffisamment de diesel en raison de la fermeture de plusieurs installations et des restrictions environnementales, sont mises sous tension.
Le resserrement du marché s’accentue avec la demande asiatique croissante, en particulier de la Chine, qui continue d’importer massivement du brut.
L’impact pour le transport aérien
Les compagnies aériennes européennes subissent de plein fouet cette hausse du coût du kérosène. En pleine saison estivale, la demande de billets d’avion augmente, mais les marges se réduisent fortement.
Selon plusieurs analystes, si le prix du baril de Brent reste élevé et que les tensions dans le détroit d’Hormuz se poursuivent, les hausses pourraient se répercuter sur les prix des billets d’avion dès le mois de juillet.
Les risques de rupture d’approvisionnement
Le détroit d’Hormuz, par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial, est une zone stratégique. Un blocage même temporaire provoquerait une flambée immédiate des prix. Si l’Iran venait à restreindre les exportations en réponse aux actions militaires israéliennes, les stocks européens, déjà fragilisés, pourraient s’épuiser rapidement.
Les opérateurs se tournent désormais vers des solutions alternatives, comme l’achat de produits raffinés en Inde ou aux États-Unis. Mais ces solutions restent plus coûteuses et difficiles à mettre en œuvre rapidement.
Vers une volatilité prolongée ?
Pour les prochains mois, les perspectives du marché des carburants restent incertaines. Tant que les tensions militaires persisteront, le risque d’une flambée soudaine des prix demeurera. Le secteur énergétique européen, déjà en pleine transition, devra composer avec cette volatilité accrue.
Les experts conseillent aux États européens de renforcer leurs capacités de stockage stratégique et de diversifier davantage leurs sources d’importation. En parallèle, l’intérêt pour les carburants alternatifs comme le SAF ou le HVO pourrait s’accélérer.
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