Depuis le début des affrontements militaires entre Israël et l’Iran en juin 2025, les prix mondiaux du pétrole et du gaz connaissent une volatilité extrême. En quelques jours, le baril de Brent a franchi les 76 $, et les inquiétudes se multiplient sur les perturbations durables de l’offre dans la région du Moyen-Orient.
Des infrastructures stratégiques à l’arrêt
En Iran, les terminaux d’exportation de Kharg, qui assurent 90 % des expéditions pétrolières du pays, ont été fortement endommagés. Les exportations ont chuté à moins de 100 000 barils/jour, contre 1,7 million en temps normal.
Côté israélien, les champs gaziers offshore Léviathan et Karish ont dû être partiellement arrêtés, affectant jusqu’à 66 % de la production nationale de gaz.
Les marchés ont réagi immédiatement à la crise. Le Brent a bondi de plus de 10 % en quelques séances, tandis que le WTI est passé de 71 à 75 $ le baril. La prime de risque géopolitique s’est accrue, incitant les investisseurs à se détourner des valeurs énergétiques instables.
Le gaz naturel liquéfié (GNL) n’est pas épargné : les contrats futurs européens sur le TTF ont progressé de 18 % en une semaine.
Conséquences régionales et globales
Les tensions font craindre une perturbation du détroit d’Ormuz, couloir clé pour 30 % du pétrole mondial. En cas de blocus partiel, l’impact serait considérable pour l’Asie et l’Europe.
Cette guerre accentue également la pression sur les pays importateurs, alors que les réserves stratégiques mondiales se sont réduites depuis la crise ukrainienne.
Certains analystes évoquent une nouvelle donne énergétique. La Russie pourrait profiter de la situation pour consolider ses ventes vers la Chine. Des négociations avancées sur le gazoduc Siberian Power 2 en témoignent.
Par ailleurs, l’Arabie Saoudite et les Émirats cherchent à renforcer leur rôle de pivot de stabilité, tout en ajustant leurs quotas OPEP+ en réponse aux tensions.
Les scénarios possibles
- Stabilisation rapide : les prix reviendraient sous les 75 $, mais la confiance mettrait du temps à se restaurer.
- Conflit durable : le Brent pourrait atteindre 90 $, avec un impact direct sur l’inflation mondiale et les prix des carburants.
- Blocage maritime : le pire scénario pour les flux énergétiques mondiaux, avec conséquences sur les transports et l’industrie lourde.
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