Un mix énergétique fossile toujours majoritaire en 2050 ?
Le cabinet McKinsey & Company, dans sa note récente Global Energy Perspective 2025, anticipe que les combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) représenteront encore entre 41 % et 55 % de la consommation énergétique mondiale en 2050, contre environ 64 % aujourd’hui. Cette estimation dépasse les projections antérieures, montrant que la transition vers un système énergétique « zéro carbone » sera plus lente que prévu.
Les raisons de ce maintien relatif des fossiles
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi McKinsey estime que le recours aux combustibles fossiles restera élevé :
- La croissance rapide de la demande électrique, alimentée notamment par les centres de données, l’intelligence artificielle et l’électrification accrue, entraîne une forte poussée de la consommation énergétique globale. McKinsey note ainsi que la consommation électrique des centres de données américains pourrait croître de près de 25 % par an jusqu’en 2030.
 - Le gaz naturel est présenté comme une « combustible de transition », susceptible de gagner des parts alors que le charbon décline, mais restant un combustible fossile.
 - Les technologies de rupture (hydrogène propre, carburants de synthèse, capture et stockage du carbone) peinent à atteindre un déploiement massif avant 2040 selon McKinsey.
 - L’économie, la géopolitique et les infrastructures existantes freinent le basculement rapide vers les renouvelables. Le rapport évoque que les scénarios de transition plus optimistes ont été revus à la hausse en termes de part fossile.
 
Implications pour la transition énergétique et les marchés des carburants
Pour le secteur des carburants, ce rapport comporte plusieurs enjeux clés :
- Même si la part relative des combustibles fossiles baisse, en valeur absolue la demande pourrait rester élevée, ce qui pourrait retarder les déclins attendus du pétrole et donc maintenir une pression sur les prix ou sur la chaîne d’approvisionnement des carburants.
 - Pour les plateformes de comparaison comme votre site Prix-Carburant EU, ce contexte signifie que les carburants fossiles resteront un poste d’analyse pertinent pour longtemps, et que les données d’évolution des prix (gazole, SP95, etc.) continueront à faire sens pour les usagers.
 - Dans la logique des scénarios à long terme (> 2030), la nécessité d’anticiper les effets de l’électrification, de l’hydrogène ou des carburants de synthèse reste forte. Plus encore, la réglementation, la fiscalité ou les innovations technologiques peuvent être des « wild cards » susceptibles de modifier la trajectoire.
 - Enfin, du point de vue de la politique publique ou des acteurs industriels, ce rapport souligne que l’objectif de neutralité carbone ou de suppression rapide des combustibles fossiles devra être accompagnée de mesures très fortes — ce qui peut avoir des répercussions sur la fiscalité des carburants, les subventions, et donc les prix que les usagers paient à la pompe.
 
Que signifie ce rapport pour la France ?
En France, où la transition énergétique est un enjeu central, ce scénario de McKinsey suggère que :
- Même avec un bon développement des renouvelables et de l’électrification des transports, il est peu probable que les combustibles fossiles disparaissent rapidement de la matrice énergétique avant 2050.
 - Les gestionnaires de stations-service, les opérateurs de carburants, mais aussi les comparateurs de prix devront donc garder à l’esprit ce « socle fossile » prolongé, ce qui peut influer sur les investissements en infrastructures, les stratégies de diversification, ou les alertes prix pour les consommateurs.
 - Pour votre site Prix-Carburant EU, cela confirme la pertinence de continuer à suivre selon une logique “fossile” classique (gazole, SP, etc.), tout en intégrant progressivement les nouveaux vecteurs (électrique, hydrogène) dans la même dynamique d’information.
 
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