Fin des ZFE : l'Assemblée vote la suppression définitive des zones à faibles émissions

Publié le 19/06/2025 dans News

Un vote décisif à l'Assemblée nationale

C'est désormais acté : les Zones à Faibles Émissions (ZFE), instaurées pour améliorer la qualité de l’air dans les grandes métropoles, ne feront plus partie du paysage réglementaire français. Le mardi 17 juin 2025, l’Assemblée nationale a voté en faveur d’une suppression définitive des ZFE, après un long débat nourri et clivant.

Retour sur les ZFE : objectifs et critiques

Les ZFE avaient pour but d’interdire progressivement l’accès aux centres-villes aux véhicules les plus polluants, notamment les voitures Crit’Air 4, 5 et non classées. Elles concernaient initialement 11 métropoles, dont Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg et Grenoble, et devaient s’étendre à plus de 40 zones d’ici fin 2025. Si les défenseurs des ZFE mettaient en avant une amélioration mesurable de la qualité de l’air, de nombreuses voix se sont élevées contre le dispositif : - des élus locaux dénonçant une mesure imposée d’en haut, - des automobilistes précaires exclus de la mobilité, - un manque d’alternatives accessibles (transports publics, véhicules propres), - et une opposition croissante sur le terrain, notamment en zones périurbaines.

Un tournant politique et social

Le gouvernement a tenté d’aménager le calendrier des ZFE en 2024 en assouplissant les critères, sans succès. La pression populaire s’est accentuée lors des élections européennes de juin 2025, où plusieurs listes opposées aux ZFE ont réalisé des scores importants dans les régions concernées. Ce climat a contribué à faire basculer de nombreux députés initialement favorables au dispositif. Certains élus ont souligné l’injustice sociale induite par les ZFE, touchant principalement les classes moyennes et populaires.

Avec cette suppression, les automobilistes pourront à nouveau circuler sans restriction dans toutes les agglomérations françaises, quel que soit le niveau de leur vignette Crit’Air. Cela représente un soulagement pour des millions de conducteurs dont les véhicules étaient menacés d’interdiction. Cependant, les collectivités locales pourront, si elles le souhaitent, continuer à encourager l’usage de véhicules propres via des incitations non coercitives : stationnement gratuit pour les électriques, subventions à la conversion, développement de bornes de recharge, etc.

Et l’objectif climatique ?

Cette décision pose néanmoins la question de la stratégie climatique de la France, notamment en matière de réduction des émissions du secteur transport. Le Haut Conseil pour le Climat a déjà alerté sur les risques de ne pas atteindre les objectifs de neutralité carbone à horizon 2050. Pour certains experts, la fin des ZFE pourrait freiner l’adoption des véhicules peu polluants, dans un contexte où le marché du neuf peine à se relancer. L’usage massif des carburants fossiles pourrait donc perdurer au-delà de 2030 si aucune mesure incitative forte n’est mise en œuvre.

Réactions contrastées dans les territoires

Dans les grandes villes comme Lyon, Paris ou Toulouse, les maires écologistes ont vivement critiqué ce vote, qualifiant la décision de "coup d’arrêt brutal à la transition urbaine". À l’inverse, plusieurs présidents de départements et élus ruraux se sont félicités de cette "victoire pour la liberté de circuler". Ce clivage territorial pourrait ouvrir une nouvelle page dans la gouvernance environnementale, où les politiques seraient davantage adaptées aux réalités locales plutôt qu’imposées uniformément.

Quel avenir pour la mobilité durable ?

La suppression des ZFE ne signifie pas pour autant un abandon total des ambitions climatiques. Plusieurs pistes sont à l’étude : - un bonus élargi pour l’achat de véhicules d’occasion moins polluants, - la création de voies réservées aux véhicules propres sur les grands axes, - le développement massif des infrastructures de recharge électrique, - des campagnes de sensibilisation à l’éco-conduite. Des ressources utiles sont d’ores et déjà disponibles sur prix-carburant.eu, avec des comparateurs de prix de carburant, des cartes de stations proposant du bioéthanol ou du GPL, ou encore le baromètre hebdomadaire des prix des carburants.

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