Vers une accélération du virage anti-renouvelables aux États-Unis
Un projet de loi présenté au Sénat américain ce 28 juin 2025 pourrait mettre un sérieux coup d’arrêt au développement des énergies renouvelables outre-Atlantique, rapporte Reuters. Ce texte prévoit de supprimer dès 2026 plusieurs crédits d’impôts fédéraux jusque-là accordés aux projets solaires et éoliens, initialement prolongés jusqu’en 2032 dans le cadre de l’Inflation Reduction Act de 2022. La mesure inclurait également une nouvelle taxe sur les composants chinois, notamment les panneaux photovoltaïques, dans un contexte de guerre commerciale croissante. Selon l’analyste Bethany Winston (Reuters), « cette décision va mécaniquement renchérir les projets solaires de plus de 20 % en moyenne, ce qui les rendra non rentables sans soutien local. » Pour les ménages et les entreprises américains, la conséquence directe pourrait être une hausse des prix de l’électricité, en particulier dans les États dépendants du solaire (Californie, Texas, Nevada). En Europe, cette décision est observée avec prudence : elle pourrait ralentir la dynamique globale de transition énergétique en affectant les chaînes d’approvisionnement mondiales.
OPEP+ : une hausse de production dès août pour stabiliser le brut
Parallèlement, les pays membres de l’alliance OPEP+, menés par l’Arabie saoudite et la Russie, prévoient une hausse progressive de leur production de pétrole dès le mois d’août. Cette annonce a été rapportée le 27 juin par Reuters, alors que les cours du Brent s’étaient récemment repliés sous les 69$/baril. L’objectif affiché est de maintenir un certain équilibre entre offre et demande, dans un contexte de baisse des tensions géopolitiques (cessez-le-feu Iran–Israël) et de demande plus forte aux États-Unis et en Asie. Pour les automobilistes, cette stratégie a un double effet :
- court terme : une relative stabilisation des prix du carburant à la pompe, comme observé fin juin avec une baisse modérée du prix du gazole en France, revenu autour de 1,66 €/L en moyenne.
- moyen terme : un risque de nouvelle baisse si l’offre dépasse la demande, notamment en cas de ralentissement économique mondial.
Deux signaux contraires : transition ralentie, pétrole relancé ?
Ces deux actualités envoient un message contrasté sur les perspectives énergétiques mondiales :
- Du côté des États-Unis, la décision sénatoriale marque un recul net dans le soutien aux énergies propres.
- Du côté de l’OPEP+, c’est plutôt un signal de relance de la dépendance au pétrole conventionnel.
Si cette dynamique se confirme, le pétrole pourrait redevenir un acteur central du mix énergétique mondial, au détriment des renouvelables, du moins temporairement. Pour les consommateurs européens, la vigilance reste de mise : le prix du carburant dépendra encore très fortement de ces évolutions géopolitiques.
Quel impact pour les prix en France ?
En France, les prix du carburant sont restés relativement stables la dernière semaine de juin, selon les données du site Prix-Carburant.eu. Le sans plomb 95 oscillait autour de 1,79 €/L en moyenne, tandis que le diesel restait autour de 1,66 €/L. Mais ces moyennes pourraient être affectées par deux leviers :
- Une reprise de la hausse du pétrole brut liée aux décisions de l’OPEP+
- Un affaiblissement du dollar (ou son renforcement) qui influe directement sur les achats de pétrole en zone euro
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