Les nouvelles sanctions européennes contre la Russie visent les produits raffinés issus de pétrole russe, et visent notamment à fermer la porte à un contournement via des pays tiers comme l’Inde, la Turquie ou la Chine : une faille désormais comblée par ce nouveau paquet de mesures. Ces restrictions toucheront directement les exportations de diesel et de carburants raffinés de Russie vers l’Europe via ces intermédiaires.
Cette évolution intervient alors que le marché mondial du diesel est déjà très tendu : la demande mondiale est en forte hausse, notamment aux États-Unis, en Inde et en Chine, tandis que les stocks disponibles aux États-Unis, en Europe ou à Singapour restent environ 20 % en dessous de la moyenne décennale.
Plusieurs facteurs aggravent la situation : des arrêts de raffineries – comme Haïfa et Lindsey – ainsi qu’une pénurie de bruts moyens et lourds, amplifiée par des sanctions, des incendies et une production réduite de l’OPEP.
L’impact attendu est multiple : une réorganisation des routes commerciales mondiales du diesel, une hausse probable des coûts de transport maritime, et une pression à la hausse sur les prix à la pompe en Europe.
Par ailleurs, ces sanctions pourraient redistribuer les parts de marché au profit des raffineurs du Golfe (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Koweït), qui bénéficient d’exemptions et peuvent ainsi remplacer des exportations précédemment assurées par l’Inde dans les livraisons vers l’Europe.
Enfin, la hausse des marges de raffinage observée en Chine incite les exportations de carburants raffinés, notamment le diesel, à des niveaux records en 16 mois. Cette tendance profite aux raffineurs chinois capables de certifier que leurs produits ne proviennent pas de pétrole russe, contrairement aux raffineurs indiens plus exposés à cette incertitude market‑wise : une opportunité pour la Chine d’accroître ses exportations vers l’Europe.
Impacts clés
- Stockages mondiaux de diesel à un niveau historiquement faible.
- Pénurie accrue de bruts adaptés à la production de diesel.
- Hausse probable des prix du diesel au détail en Europe.
- Réorientation des flux commerciaux vers le Golfe et la Chine.
- Moindre exportateur indien en Europe du fait des sanctions.
En somme, la décision de l’UE du 28 juillet 2025 marque une étape supplémentaire dans la pression sur le secteur pétrolier russe, et alimente un marché du diesel déjà très tendu, avec des effets directs sur les prix, les chaînes d’approvisionnement et les positions stratégiques des principaux exportateurs mondiaux.
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