Essence à 0,68 €/L aux États-Unis : pourquoi un tel écart avec les prix français ?
Le prix de l’essence aux États-Unis est tombé à un équivalent d’environ 0,79 euro le litre, un niveau extrêmement bas dans le contexte actuel marqué par des tensions géopolitiques et des fluctuations du baril. Cette baisse intervient alors que de nombreux automobilistes européens, et en particulier français, continuent de faire face à des prix élevés à la pompe.
Cette évolution est cohérente avec les statistiques disponibles sur notre page dédiée aux carburants américains, mise à jour avec les données nationales : prix du carburant aux USA. Les chiffres confirment que l’ensemble des carburants américains se situe aujourd’hui sur des niveaux historiquement bas.
Des prix officiels en baisse sur tous les carburants aux États-Unis
Les données publiées sur prix-carburant.eu montrent clairement un marché orienté à la baisse pour tous les principaux carburants :
| Type de carburant | Prix ($/gallon) |
|---|---|
| Regular | $2.991 🔻 |
| Mid-Grade | $3.495 🔻 |
| Premium | $3.852 🔻 |
| Diesel | $3.726 🔻 |
| E85 | $2.400 🔻 |
Ces valeurs, exprimées en $/gallon, confirment une tendance généralisée à la baisse sur l’ensemble du territoire américain. Les flèches vers le bas traduisent la diminution récente des prix pour chaque type de carburant, dans un contexte d’offre abondante et de stocks confortables.
Pourquoi les prix américains chutent-ils autant ?
Pour comprendre cet écart avec la France, il faut revenir aux fondamentaux du marché américain de l’énergie. Plusieurs facteurs structurels, régulièrement mis en avant par l’U.S. Energy Information Administration (EIA), expliquent ces prix très bas.
1. Une fiscalité sur les carburants extrêmement faible
La première différence majeure tient à la fiscalité. Aux États-Unis, les carburants sont très peu taxés par rapport aux standards européens. La taxation se décompose en :
- une taxe fédérale d’environ 18,4 cents par gallon (3.4 litres),
- des taxes locales et d’État qui restent globalement modérées.
Au total, la part des taxes dans le prix final du carburant reste limitée. À l’inverse, en France, la TICPE et la TVA représentent plus de la moitié du prix payé à la pompe. Cette structure fiscale explique une large part de l’écart entre les deux pays.
2. Une production domestique massive et diversifiée
Les États-Unis sont aujourd’hui le premier producteur mondial de pétrole brut, notamment grâce au développement des hydrocarbures de schiste. Cette production domestique élevée leur confère une grande autonomie énergétique et réduit leur dépendance aux importations.
Cette abondance de pétrole, combinée à des capacités de stockage importantes, permet de maintenir des prix de gros relativement bas, même lorsque le marché mondial reste volatil. Les stocks de carburants sont jugés confortables par plusieurs analystes, ce qui contribue à la détente des prix à la pompe.
3. Une capacité de raffinage sans équivalent
Les États-Unis disposent de l’une des plus grandes capacités de raffinage au monde, avec plus de 17 millions de barils raffinés par jour. Cette puissance industrielle permet :
- des coûts de raffinage compétitifs,
- une forte concurrence entre raffineries et distributeurs,
- une répercussion rapide des baisses de prix de gros sur les prix à la pompe.
Dans de nombreuses régions, les stations-service ajustent leurs prix quotidiennement pour rester attractives. Cette concurrence intense joue un rôle clé dans la baisse observée actuellement.
4. Une demande plus faible en début d’hiver
Le début de la saison hivernale a été marqué par une demande moins dynamique que prévu. Plusieurs facteurs se combinent :
- une météo plus clémente dans certaines régions,
- un ralentissement économique dans quelques secteurs,
- des déplacements en léger recul par rapport aux années précédentes.
Les stations-service, confrontées à une demande plus faible, ont été incitées à réduire leurs prix pour stimuler la consommation. Cette dynamique se lit très directement dans les niveaux constatés sur le Regular, le Premium ou encore le Diesel.
Pourquoi l’écart avec la France reste-t-il aussi important ?
Vu de France, ces prix américains peuvent sembler irréalistes. Pourtant, l’écart est logique au regard de la structure du marché français et européen.
Un poids des taxes déterminant
En France, la composante fiscale est prépondérante dans le prix du carburant. La TICPE représente à elle seule plusieurs dizaines de centimes par litre, auxquels s’ajoute la TVA appliquée sur le produit et sur la TICPE elle-même. Même lorsque le cours du brut ou les prix de gros baissent, la part fixe des taxes empêche le prix de chuter dans les mêmes proportions qu’aux États-Unis.
Cette fiscalité a vocation à financer les infrastructures, la transition énergétique et diverses politiques publiques. Mais pour les automobilistes, elle se traduit concrètement par un niveau de prix nettement plus élevé qu’outre-Atlantique.
Une dépendance aux marchés européens et au dollar
La France est largement dépendante des marchés européens de produits raffinés, en particulier des cotations de Rotterdam pour l’essence et le gazole. De plus, la plupart des transactions internationales se font en dollar américain. Toute variation défavorable du taux de change euro/dollar se répercute donc sur les prix à la pompe.
À l’inverse, les États-Unis consomment une part importante de leur propre production et sont moins exposés à ces effets de change sur leur marché intérieur.
Des coûts logistiques et réglementaires plus élevés
Les prix français intègrent également des coûts logistiques et réglementaires spécifiques : normes environnementales, distribution sur tout le territoire, coûts de transport et de stockage, obligations liées à la qualité des carburants, etc. Ces éléments, s’ils ne justifient pas à eux seuls l’intégralité de l’écart, y contribuent de manière significative.
Pour suivre les prix dans votre département ou votre commune, vous pouvez utiliser notre carte interactive mise à jour quotidiennement : comparateur du prix du carburant en France.
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