EDF valide six nouveaux réacteurs nucléaires et prépare l’avenir énergétique français

EDF a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de relance du nucléaire en France. Lors d’une conférence organisée le 24 juillet 2025, son président-directeur général a confirmé la validation de six réacteurs nucléaires EPR2, avec un objectif de mise en service étalé jusqu’en 2035. À cela s’ajoute un plan d’étude pour huit autres réacteurs d’ici fin 2026. Un calendrier ambitieux, au cœur de la planification énergétique française.

Six réacteurs confirmés, huit en préparation

Les six réacteurs validés s’inscrivent dans le programme lancé par le gouvernement en 2022, avec pour mission de renforcer la production d’électricité bas carbone face à la demande croissante. Ces réacteurs seront répartis sur trois sites stratégiques :

• Penly (Seine-Maritime)
• Gravelines (Nord)
• Bugey ou Tricastin (en phase d’arbitrage final)

La première mise en service est prévue pour 2035, selon les projections officielles. Le PDG d’EDF a également précisé qu’un plan complémentaire est en cours d’évaluation pour lancer huit réacteurs supplémentaires avant la fin 2026, avec une décision politique attendue au plus tard à l'automne 2026.

Un levier majeur pour la décarbonation

Dans un contexte de transition énergétique, le nucléaire revient au centre du jeu. Il permet une production électrique stable, sans émission de CO₂ directe. Selon EDF, ces nouveaux EPR2 pourraient représenter jusqu’à 20 % de la consommation électrique française d’ici 2050.

Le projet est également soutenu par la Commission européenne, qui reconnaît le rôle du nucléaire dans la taxonomie verte. Ce soutien facilite les investissements à long terme dans une filière considérée comme stratégique, notamment face à l’intermittence des énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien.

Un impact industriel et économique

Le programme EPR2 devrait générer plusieurs milliers d’emplois directs et indirects dans les territoires concernés. Chaque chantier mobilisera environ 4 000 à 6 000 personnes au plus fort de l’activité, selon EDF. Plusieurs grandes entreprises françaises du secteur (Framatome, Orano, Bouygues TP…) seront impliquées dans les travaux.

Ce programme représente également une relance industrielle majeure. Il permettra de pérenniser l’expertise française dans l’atome civil et de soutenir l’exportation de technologies françaises à l’international, dans un contexte de demande croissante pour des solutions bas carbone.

Un calendrier stratégique

Selon Bernard Fontana, le PDG d’EDF, la présentation du plan pour huit nouveaux réacteurs est prévue d’ici fin 2026. Cette annonce s’inscrit dans la feuille de route énergétique définie par la future loi de planification écologique. Les décisions politiques devront arbitrer les priorités entre nucléaire, renouvelables, et réseaux.

Cette accélération du nucléaire s’inscrit dans une logique de souveraineté énergétique face aux incertitudes géopolitiques et à la volatilité des marchés du gaz ou du pétrole. Le nucléaire permet également de sécuriser les prix de l’électricité à long terme, en réduisant la dépendance aux importations d’énergies fossiles.