Duracell lance des bornes 400 kW en Europe : une réponse au retard des infrastructures

Une marque iconique se lance dans la recharge ultra-rapide

La marque Duracell, célèbre pour ses piles, entre sur le marché de la mobilité électrique avec son réseau Duracell E-Charge. Ces bornes ultra-rapides de 400 kW permettent de récupérer plusieurs centaines de kilomètres d’autonomie en moins de 15 minutes. Le lancement se fera au Royaume-Uni, en partenariat avec Elektra Charge, avant une extension européenne incluant la France.

Duracell mise sur son ADN de fiabilité : « charger votre voiture doit être aussi facile que changer les piles de votre télécommande ». Six stations pilotes sont prévues en 2026, puis une montée à 100 points d’ici 2030. L’objectif : combiner puissance, simplicité et accessibilité grand public.

Le paradoxe européen : des ambitions élevées, un déploiement à la traîne

Malgré ces initiatives, l’infrastructure européenne accuse un sérieux retard. En 2025, l’Union européenne ne compte que 912 496 bornes, soit environ 26 % des 3,5 millions de points visés pour 2030. Le rythme d’installation actuel (≈ 150 000/an) est loin des 1,2 million/an nécessaires selon l’ACEA. En parallèle, la qualité et la puissance varient fortement : la Norvège compte près de 31 % de bornes rapides (> 150 kW), contre seulement 2 % à Chypre.

Les écarts territoriaux sont également flagrants : Pays-Bas et Luxembourg dépassent 650 bornes pour 100 000 habitants, tandis que Malte ou Chypre restent sous 50. Quant aux “déserts de recharge”, ils persistent dans le centre de l’Allemagne, en Espagne intérieure ou dans les campagnes françaises où certains automobilistes doivent parcourir plus de 40 km pour une borne.

Quand l’ambition de Duracell rejoint les besoins du marché

L’initiative de Duracell tombe à point nommé : le marché réclame davantage de points rapides et fiables. Les bornes 400 kW visent précisément les longs trajets et la recharge express. L’expérience utilisateur est au cœur du dispositif : paiement CB, application mobile et technologie Plug&Charge simplifient la recharge. Cette approche correspond à l’esprit du règlement européen AFIR (avril 2024), qui impose une borne ≥ 350 kW tous les 60 km sur les grands axes d’ici 2026.

Mais pour atteindre ces objectifs, il faudra massivement investir, simplifier les procédures et coordonner acteurs publics et privés. Dans ce contexte, un acteur grand public comme Duracell peut jouer un rôle catalyseur.

Les défis restent nombreux

• L’échelle : 100 stations d’ici 2030, c’est symbolique face aux millions requises en Europe.
• La concurrence : Tesla Supercharger, Ionity, Shell Recharge et d’autres dominent déjà le segment ultra-rapide.
• La couverture : les zones rurales et périphériques restent largement à équiper.
• Les coûts : raccordement haute tension, refroidissement, entretien — autant de freins au déploiement massif.
• La fiabilité : les usagers attendent des bornes disponibles, fonctionnelles et intuitives, 24 h/24.