Le diesel s'effondre : seulement 5 % du marché en France, mais encore dominant chez les utilitaires

Un effondrement historique du diesel en France

Le symbole est fort : en 2025, la part du diesel dans les immatriculations neuves françaises est tombée à 5 % des voitures particulières sur les huit premiers mois de l’année, selon la Plateforme automobile (PFA). Jamais le gazole n’avait été aussi marginal depuis les années 1970.
En comparaison, il représentait encore 7,8 % en 2024, 34 % en 2019, 57 % en 2015 et atteignait un record historique de 72,4 % en 2011. La chute est donc vertigineuse.

Les constructeurs français tournent la page

L’offre se réduit à peau de chagrin. Après les Peugeot 208, 2008, 3008, 5008 et le Dacia Duster, la nouvelle Renault Clio 6 n’existera plus en version diesel. Le Citroën C5 Aircross abandonne lui aussi le gazole. Même Peugeot, pionnier historique du diesel aux côtés de Mercedes-Benz, ne maintient plus qu’une 308 BlueHDi au catalogue.

Le déclin du diesel est lié au scandale du Dieselgate de 2015. Les révélations sur les logiciels truqueurs de Volkswagen ont provoqué un séisme, alimentant une défiance généralisée. Politiques, associations et médias ont fait du diesel l’ennemi public numéro un. À Paris, Anne Hidalgo a multiplié les annonces contre ce carburant.

Un recul généralisé en Europe

Sur les sept premiers mois de 2025, les voitures à gazole ne pèsent plus que 9,4 % du marché européen. Même en Allemagne, bastion du diesel, la part est retombée à 15 %. Le mouvement est continental et irréversible.

Longtemps, l’État a encouragé le diesel pour sa consommation inférieure de 15 à 20 % par rapport à l’essence, et donc ses moindres émissions de CO2. Mais malgré les politiques anti-diesel, il bénéficie toujours du bonus-malus, indexé uniquement sur le CO2.

L’hybride remplace le diesel

Les hybrides représentent désormais 45 % du marché français en 2025. Ils permettent aux modèles essence d’afficher des consommations et émissions proches du diesel. L’électrique progresse aussi, atteignant environ 17 % des ventes.

Dans les utilitaires, le diesel domine encore largement : 85 % des ventes en Europe selon l’ACEA. En France : 78 % des ventes de Peugeot Partner, 88 % pour l’Expert, 100 % pour le Boxer. Les hybrides ne pèsent que 2 %, et les électriques 6 %. Le diesel reste ici incontournable.