Les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) de la Chine poursuivent leur déclin en avril 2025, avec une baisse de plus de 20 % par rapport à la même période l'année précédente, selon les données de Kpler. Ce recul marque le sixième mois consécutif de diminution des achats, plaçant la Chine derrière le Japon en termes de volumes importés.
Une demande intérieure en déclin
Plusieurs facteurs contribuent à cette baisse. La croissance économique chinoise montre des signes de ralentissement, affectant la demande industrielle en énergie. Par ailleurs, la transition vers les énergies renouvelables réduit la dépendance au GNL, notamment dans le secteur de la production d'électricité. Les installations éoliennes et solaires ont atteint des niveaux record en 2024, diminuant la part du GNL dans le mix énergétique.
Tensions commerciales avec les États-Unis
Les relations commerciales tendues entre la Chine et les États-Unis exacerbent cette situation. Depuis février 2025, Pékin a imposé des droits de douane de 15 % sur le GNL américain, augmentés à 49 % en mars. En conséquence, les importations de GNL en provenance des États-Unis ont chuté à zéro en mars, selon les données douanières chinoises. Les entreprises chinoises, telles que Sinopec et PetroChina, ont commencé à revendre leurs cargaisons américaines sur le marché européen, où les prix sont plus attractifs.
Reconfiguration des flux mondiaux de GNL
Cette baisse de la demande chinoise a des répercussions sur le marché mondial du GNL. Les prix spot en Asie ont atteint leur niveau le plus bas depuis un an, avec des livraisons pour mai évaluées à 11,80 $ par million de BTU. Les exportateurs américains redirigent désormais leurs cargaisons vers l'Europe, où la demande reste soutenue malgré une baisse des prix.
Vers de nouveaux partenariats énergétiques
Face à ces défis, la Chine intensifie ses relations énergétiques avec d'autres pays. Les importations de GNL en provenance de Russie ont quadruplé en 2024, faisant de Moscou le troisième fournisseur de la Chine après l'Australie et le Qatar. Les deux nations négocient également le projet de gazoduc "Power of Siberia 2", visant à renforcer leur coopération énergétique.
La combinaison d'une demande chinoise en baisse et de tensions commerciales persistantes suggère une période prolongée de faibles importations de GNL par la Chine. Les exportateurs devront s'adapter à cette nouvelle donne, en explorant d'autres marchés et en ajustant leurs stratégies commerciales.
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