Une recul inédit de 2,6 % de la consommation de carburants a été observé en 2023 en France, avec 48,0 milliards de litres d’essence et de diesel distribués, contre 49,3 milliards en 2022. Ce recul historique, hors contexte de crise, invite à démêler les origines conjoncturelles des leviers structurels.
L’Institut Mobilités en Transition (IMT) a publié en août 2024 une étude inédite montrant une baisse de 2,6 % de la consommation de carburants routiers en France en 2023. Au total, 48,0 milliards de litres d’essence et de diesel ont été distribués, contre 49,3 milliards en 2022 (source IMT).
Des progrès techniques qui expliquent seulement 20 % de la baisse
D’après l’IMT, environ, sur les véhicules légers, l’arrivée de près de 300 000 véhicules particuliers électriques a permis d’économiser environ 250 millions de litres de carburant en 2023. Toutefois, cette économie est largement neutralisée par un report vers les motorisations essence, plus gourmandes en carburant (+20 %) que le diesel.
Les véhicules lourds récents, plus efficients, ont eux contribué à une économie d’environ 100 millions de litres de diesel, grâce à une consommation inférieure de l’ordre de 18 %.
En cumulant progrès technologiques sur les légers et les lourds, l’effet technique global représenterait tout au plus 20 % de la baisse constatée.
Effets conjoncturels dominants
Selon l'étude La majorité (≈ 80 %) de la baisse s’explique par une contraction de la demande :
- Une diminution significative du transport de marchandises (-3,0 % en tonnes·km)
- Moins de remplissage des véhicules lourds
- Réduction de l’usage des véhicules utilitaires légers (VUL) et des voitures particulières (-2,5 % de kilométrage)
- Notable augmentation de la fréquentation du rail (+6 %)
Ces éléments ont permis d’éviter la consommation d’environ 450 millions de litres, soit près de 34 % de la baisse observée.
Quel avenir pour cette dynamique ?
La structure de la baisse en 2023 semble plus liée à des facteurs conjoncturels – ralentissement économique, changements de comportements – qu’à une transformation durable du secteur. Bien que les données du premier trimestre 2024 montrent une reprise du transport de marchandises (+2,7 %), la consommation totale reste en recul de 0,4 % à fin août 2024.
Il sera essentiel de suivre si, dans les années à venir, l’essor des mobilités décarbonées et les transformations comportementales pourront consolider cette inflexion à long terme.
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