Voitures électriques : entre essor européen et ralentissement français en 2025

Publié le 26/04/2025 dans News

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Le marché des voitures électriques en Europe affiche une dynamique soutenue au début de l'année 2025. Selon les derniers chiffres publiés, l'Union européenne a enregistré 412 997 immatriculations de véhicules électriques au premier trimestre, soit une hausse impressionnante de +23,9 % par rapport à la même période en 2024.

L'Allemagne tire largement cette progression avec une croissance de +38,9 %, suivie par la Belgique (+29,9 %) et les Pays-Bas (+7,9 %). Cette expansion est le fruit d'une politique d'incitation forte, combinée à l'augmentation de l'offre de modèles électriques performants et plus abordables.

À contre-courant de la tendance européenne, la France observe une baisse de 6,6 % des ventes de voitures électriques sur le premier trimestre 2025. Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement inattendu.

Tout d'abord, l'érosion des aides publiques impacte le pouvoir d'achat des acheteurs. Le bonus écologique, raboté en 2024, reste plafonné à 5 000 € pour la plupart des ménages, contre 6 000 € auparavant. De plus, à compter du 1er mai 2025, la carte grise des véhicules électriques ne bénéficiera plus de l'exonération totale dans la majorité des régions françaises, entraînant un surcoût compris entre 150 et 750 € selon les modèles.

Enfin, le marché français semble marquer une pause après plusieurs années de croissance rapide, renforcée par les anticipations de changements d'aides ayant poussé de nombreux acheteurs à avancer leurs achats fin 2024.

Un avenir technologique

L'avenir des voitures électriques repose aussi sur les percées technologiques. Un développement majeur est attendu avec l'arrivée prochaine des batteries sodium-ion. Le leader mondial CATL prévoit de lancer à partir de juin 2025 une production de masse de ces batteries innovantes.

Plus accessibles que les batteries lithium-ion traditionnelles, les batteries sodium-ion offrent plusieurs avantages : moindre dépendance aux métaux rares, résistance aux températures extrêmes et coûts de production réduits. Leur déploiement pourrait permettre une baisse sensible des prix des véhicules électriques, un argument de poids pour relancer la dynamique commerciale, notamment en France.

Autre levier majeur : l'amélioration des infrastructures de recharge. Ionity, principal réseau de recharge européen, a annoncé le déploiement imminent de bornes à 600 kW, soit presque le double de la puissance maximale actuelle.

Ces nouvelles bornes permettront de récupérer 300 km d'autonomie en moins de 8 minutes pour les véhicules compatibles. Si aujourd'hui peu de modèles exploitent cette puissance, le marché se prépare à accueillir de nouvelles générations de batteries ultra-rapides.

En France, l'offre de recharge continue de progresser rapidement : fin février 2025, on comptait déjà 160 000 bornes publiques, un chiffre appelé à croître encore avec les objectifs fixés par le règlement européen AFIR.

Malgré ces avancées, le défi reste immense. L'érosion des aides publiques, combinée à une offre encore coûteuse et aux craintes persistantes sur la recharge, menace d'écorner l'adhésion à la voiture électrique.

Pour surmonter ces obstacles, la France devra intensifier son soutien à l'innovation, maintenir une politique fiscale incitative et accompagner les automobilistes dans cette transition majeure. Déjà, certains acteurs du secteur multiplient les initiatives pour rendre la mobilité électrique plus accessible, plus pratique et plus attractive.

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