L’UE débloque 638 M$ pour booster les énergies renouvelables en Afrique

Publié le 28/09/2025 dans News

L’Union européenne annonce une enveloppe de 638 millions de dollars destinée à accélérer le déploiement des énergies renouvelables sur le continent africain. Présentée comme un levier de développement et de sécurité énergétique, cette décision entend soutenir des projets solaires, éoliens et des infrastructures de réseaux, tout en renforçant la coopération UE–Afrique dans le cadre de Global Gateway. L’enjeu est clair : favoriser un accès fiable et abordable à l’électricité, réduire la dépendance aux énergies fossiles et encourager une croissance plus durable.

Un investissement stratégique de l’UE

Ce plan de 638 M$ marque la volonté de l’Europe de s’inscrire davantage dans la dynamique d’accélération des renouvelables en Afrique, avec un impact attendu sur l’électrification, la modernisation des réseaux et l’intégration de capacités nouvelles (solaire, éolien, éventuellement stockage). Il s’agit d’un financement à la croisée des objectifs climatiques et de développement : soutenir des projets « bancables », améliorer la résilience des systèmes électriques et stimuler des écosystèmes industriels locaux autour des cleantech.

Dans la continuité de Global Gateway, l’UE cherche à structurer des partenariats de long terme, en complémentarité avec les institutions financières internationales et régionales. Si la répartition précise par technologie et par pays dépendra des projets retenus, la priorité affichée est d’accélérer l’accès à l’énergie là où les besoins restent les plus pressants, tout en sécurisant l’environnement d’investissement.

L’Afrique face au défi énergétique

Malgré des avancées, plusieurs centaines de millions de personnes en Afrique n’ont pas encore un accès régulier à l’électricité. Les réseaux souffrent souvent d’un déficit d’infrastructures, et la production reste encore trop exposée aux variations de prix des hydrocarbures importés. À l’inverse, le potentiel renouvelable du continent est considérable : ensoleillement exceptionnel pour le photovoltaïque, couloirs de vent favorables pour l’éolien, et des gisements hydrauliques régionaux.

Le décollage des renouvelables suppose toutefois des conditions de succès bien identifiées : stabilité réglementaire, cadres tarifaires prévisibles, qualité des appels d’offres, fluidité des procédures d’octroi, et renforcement des compétences locales. Les nouveaux financements européens peuvent servir de catalyseur si ces prérequis sont au rendez-vous.

Priorités d’intervention : production, réseaux et stockage

Les projets pressentis privilégient la production solaire (centrales au sol, toitures commerciales et industrielles) et l’éolien (terrestre, voire offshore selon les littoraux). L’adaptation des réseaux constitue un autre pilier : postes, lignes de transport et de distribution, gestion de l’intermittence, solutions numériques de supervision. Enfin, le stockage (batteries) devient de plus en plus crucial pour lisser la production et fiabiliser l’approvisionnement.

Une attention particulière est attendue sur l’électrification rurale : mini-réseaux, kits solaires domestiques, services énergétiques productifs (froid, irrigation, transformation agroalimentaire). Ces solutions, bien conçues, peuvent générer des emplois locaux, favoriser l’entrepreneuriat et améliorer la qualité de vie (santé, éducation, connectivité).

Gouvernance des projets et effets d’entraînement

La réussite passera par une gouvernance claire et des mécanismes de sélection robustes. Les autorités africaines et les bailleurs devront aligner les calendriers, sécuriser l’accès au foncier et coordonner les acteurs (utilités publiques, développeurs, banques). Des garanties de risques et des instruments de partage de risque peuvent réduire le coût du capital, facteur déterminant pour la compétitivité du kWh renouvelable.

Sur le plan industriel, des chaînes de valeur pourraient se structurer autour de la fabrication d’équipements (structures, câbles, transformateurs), de la maintenance et des services numériques. L’essor de centres de formation et de laboratoires d’essais contribuerait à la montée en compétences et à la qualité des installations.

Opportunités pour les entreprises européennes

Le plan ouvre un pipeline d’opportunités pour les acteurs européens : développeurs et IPP, EPC, équipementiers, opérateurs de réseaux, sociétés de stockage et fintech de l’énergie. En associant des partenaires africains, il peut favoriser des transferts technologiques et des modèles d’affaires adaptés aux réalités locales (PPA, schémas de concessions, mini-grids as a service, etc.).

Cette dynamique s’articule avec d’autres financements (banques multilatérales, fonds climat, agences de crédit export). L’alignement de ces instruments, combiné à des procédures transparentes, peut accélérer la mise en service des projets et en améliorer la soutenabilité sociale et environnementale.

Points de vigilance : impact local, transparence et acceptabilité

Au-delà des volumes investis, la qualité de l’exécution sera scrutée : consultation des communautés, gestion des impacts (occupation des sols, biodiversité, eau), partage des bénéfices et acceptabilité sociale. La transparence des contrats, l’intégration des PME locales et la lutte contre les surcoûts logistiques seront déterminantes pour garantir un effet durable sur l’accès et le prix final de l’électricité.

La cohérence avec les politiques nationales (mix énergétique, planification réseau, substitution du diesel) doit aussi être assurée, afin d’éviter les actifs « hors réseau » sous-utilisés ou mal intégrés. Les régulateurs auront un rôle clé pour maintenir des conditions d’investissement prévisibles.

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