Le système Start-Stop : un allié de la sobriété énergétique
Le système start-stop équipe aujourd’hui la majorité des véhicules récents, en particulier en Europe. Ce dispositif coupe automatiquement le moteur lors des arrêts brefs (feux rouges, embouteillages) et le redémarre dès que le conducteur relâche la pédale de frein ou embraye.
Son objectif est simple : réduire la consommation de carburant et, par conséquent, limiter les émissions de gaz à effet de serre en ville.
Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), un système start-stop peut permettre d’économiser jusqu’à 8 % de carburant en usage urbain. Il s’agit donc d’un élément-clé dans la stratégie des constructeurs pour respecter les normes d’émissions de CO₂.
Trump veut abroger son obligation pour les constructeurs
Le 14 mai 2025, le Département des Transports américain (NHTSA) a proposé, sous l’impulsion de l'administration Trump, de retirer l’obligation d’intégrer le start-stop dans les véhicules neufs.
La justification ? Le gain de consommation serait selon eux « marginal » au regard du coût de fabrication pour les constructeurs. Cette annonce s’inscrit dans une volonté plus large de réduire les contraintes réglementaires environnementales qui pèsent sur l'industrie automobile américaine.
Une position critiquée par de nombreuses ONG environnementales et experts de l’énergie.
Quel impact sur la consommation de carburant ?
En retirant cette obligation, les véhicules américains pourraient enregistrer une hausse de consommation moyenne de carburant. Cela va à contre-courant des objectifs de sobriété et d'indépendance énergétique défendus ailleurs dans le monde.
Même si l’économie semble modeste à l’échelle d’un trajet, le start-stop devient significatif sur l’année, surtout en milieu urbain. Dans certaines études, il est estimé que ce système permet d’économiser jusqu’à 60 litres de carburant par an pour un usage urbain classique.
Cela représente un coût supplémentaire d’environ 120 € par an pour un conducteur américain avec un véhicule essence, basé sur un prix moyen de 2 $ le gallon.
Une stratégie politique en rupture avec l'Europe
L’annonce de Washington est aussi un signal politique. Alors que de nombreux pays européens misent sur la transition énergétique et encouragent la sobriété technologique, les États-Unis sous Trump semblent emprunter le chemin inverse.
En France, par exemple, le système start-stop est largement généralisé, y compris dans les véhicules hybrides et thermiques classiques.
L’Europe impose également des seuils d’émissions de CO₂ de plus en plus stricts (95 g/km pour les voitures neuves), contraignant les constructeurs à optimiser chaque gramme de CO₂.
Constructeurs : entre économie et image
Du côté des constructeurs, la réaction reste mesurée. Certains grands groupes comme Ford ou General Motors pourraient continuer d’équiper leurs modèles de start-stop par défaut, pour des raisons d'image écologique sur les marchés internationaux.
D'autres pourraient profiter de ce recul réglementaire pour réduire les coûts de production sur les modèles destinés au marché domestique.
Mais ce choix pourrait à terme nuire à la compétitivité des véhicules américains exportés en Europe ou en Asie, où les exigences environnementales sont plus strictes.
Pour le conducteur lambda, la suppression du start-stop risque d’augmenter les dépenses en carburant sur les trajets urbains, où ce système est le plus efficace.
Alors que les prix des carburants restent élevés et fluctuants (le prix moyen du gazole en France était de 1,567 €/L au 13 mai 2025), chaque technologie visant à optimiser la consommation reste précieuse.
Cette décision pourrait donc impacter indirectement les habitudes de conduite et l’efficacité énergétique des flottes américaines, à contre-courant de l’évolution mondiale vers une mobilité plus durable.
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