Le marché mondial du diesel traverse une phase critique : les stocks diminuent rapidement alors que la demande reste forte, notamment dans les secteurs du transport routier, maritime et industriel. Malgré l’augmentation de la production de pétrole brut par l’OPEC+, les prix du baril de Brent demeurent soutenus. Les analystes expliquent que la situation du diesel agit comme un véritable moteur de tension sur l’ensemble du marché pétrolier.
Un marché du diesel sous pression
Depuis plusieurs mois, les stocks de diesel dans les grands hubs mondiaux comme l’Europe, les États-Unis et Singapour atteignent des niveaux historiquement bas. Cette pénurie trouve plusieurs explications : une reprise économique plus soutenue qu’anticipée, des besoins accrus du secteur logistique et des perturbations dans certaines raffineries. Le diesel, carburant essentiel pour le transport de marchandises et l’agriculture, est donc au cœur d’une tension structurelle.
Reuters rapporte que cette rareté du diesel entraîne mécaniquement une hausse de ses prix, ce qui contribue à soutenir le cours du pétrole brut. En effet, le raffinage du baril doit répondre à des arbitrages constants : quand le diesel manque, la demande de brut s’oriente vers des qualités mieux adaptées à sa production.
L’OPEC+ augmente son offre, mais la pression demeure
Face à cette situation, l’OPEC+ — coalition menée par l’Arabie Saoudite et la Russie — a annoncé une hausse de sa production de pétrole. Cette décision vise à rassurer les marchés et à répondre à la demande mondiale. Pourtant, malgré ces efforts, le prix du baril reste élevé, preuve que la seule augmentation de l’offre de brut ne suffit pas à compenser la pénurie spécifique de diesel.
Les experts soulignent également que l’inertie des capacités de raffinage limite l’impact immédiat de cette décision. Plusieurs raffineries en Europe et en Amérique du Nord ont réduit leurs activités ces dernières années, rendant plus difficile l’ajustement rapide à une demande croissante.
Les alternatives : biocarburants et GNV
Face à cette situation, les gouvernements et les entreprises accélèrent l’intégration de carburants alternatifs. Le HVO (huile végétale hydrotraitée), le B100 issu de colza français, ou encore le GNV (gaz naturel pour véhicules) gagnent du terrain. Toutefois, leur déploiement reste limité par des coûts élevés et une disponibilité inégale selon les territoires.
En parallèle, la transition vers les véhicules électriques avance, mais elle ne permet pas encore de réduire la dépendance immédiate au diesel, notamment pour les poids lourds et les flottes logistiques.
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