Le 5 juillet 2025, lors de leur réunion mensuelle, les pays membres de l’Opep+ ont décidé de relever de nouveau leur production de pétrole en août, de + 548 000 barils par jour (bpj), soit une hausse significative comparée aux + 411 000 bpj observés en mai, juin et juillet, et aux + 138 000 bpj d’avril.
Parmi les huit pays participant à cette augmentation figurent : Arabie Saoudite, Russie, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Irak, Kazakhstan et Algérie, qui avaient initialement réduit leur production de 2,2 millions bpj depuis avril.
Notamment, le Kazakhstan et l'Irak avaient déjà dépassé leurs quotas, poussant l’Opep+ à réagir en ajustant les volumes pour préserver l’équilibre du marché sans pénaliser les États respectueux des accords.
Pourquoi cette hausse forte en août ?
- Volatilité géopolitique : les attaques israéliennes et américaines contre l’Iran avaient entraîné une flambée des prix. L’Opep+ vise maintenant à contenir cette volatilité en augmentant l’offre.
- Stratégie de part de marché : l’alliance Opep+ entend faire face à la hausse de la production américaine, notamment celle du pétrole de schiste, et regagner du terrain face aux offreurs concurrents.
- Respect relatif des quotas : après une longue phase de réductions, les huit pays concernés ont la marge pour rééquilibrer sans risquer une surproduction totale.
Impact sur les prix et le marché
Cette hausse de + 548 000 bpj représente l’augmentation mensuelle la plus forte depuis avril 2022 dans le cadre de cette politique. Le total libéré depuis avril s'élève désormais à 1,918 million bpj, ne laissant que 280 000 bpj de la réduction initiale à compenser.
L’Opep+ maintient par ailleurs des coupes cumulées de 3,66 millions bpj, résultat d’accords internes entre producteurs.
En conséquence, les prix du pétrole devraient se stabiliser, freinant la hausse excessive, tout en évitant une chute brutale qui pénaliserait les producteurs.
Pour les consommateurs, la hausse de la production pourrait ralentir la flambée des prix à la pompe, limitant l’inflation liée à l’énergie. Pour les producteurs, maintien des revenus tout en régulant l’offre pour éviter une baisse excessive du cours. Malgré ces ajustements, l’Opep+ reste un acteur majeur dont les décisions influent fortement sur les trajectoires d’investissement dans les énergies alternatives.
La prochaine réunion est prévue le 3 août 2025. L’évolution des contraintes géopolitiques ou macroéconomiques pourrait justifier de nouveaux ajustements. À noter également l’autorisation spéciale de +300 000 bpj pour les Émirats arabes unis, renforçant l’idée d’une gestion différenciée selon les capacités nationales.
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