Le secrétaire aux Transports de Trump dénonce les normes d’économie de carburant comme « illégales »

Publié le 09/06/2025 dans News

Le retour d’un discours climatosceptique sur les normes de consommation

Aux États-Unis, un tournant majeur pourrait bouleverser les politiques climatiques. Le président de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), Steven Cliff, a été récemment remplacé, et la nouvelle direction a décidé de supprimer les dernières normes d’économie de carburant mises en place sous l’administration Biden.

Ces normes, introduites en 2022, devaient progressivement relever les objectifs de consommation jusqu’à 66 miles par gallon (MPG) pour les véhicules particuliers d’ici 2032. Elles faisaient partie d’une stratégie visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à encourager l’électrification du parc automobile.

Mais selon plusieurs responsables proches du Parti républicain, ces règles iraient à l’encontre des prérogatives du Congrès et imposeraient des contraintes démesurées à l’industrie automobile. Andrew Saul, ancien responsable fédéral, a qualifié ces normes d’« illégales » car elles empièteraient sur la liberté des entreprises et sur la compétence des États fédérés.

Des enjeux économiques majeurs pour les constructeurs américains

Les normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy) représentent un pilier réglementaire pour les constructeurs. Leur durcissement, tel qu’initié par Joe Biden, aurait nécessité des investissements massifs dans la R&D et une accélération de la transition vers l’électrique. Un fardeau que certains acteurs jugent irréaliste, surtout dans un marché où les SUV et pick-ups à essence continuent de dominer les ventes.

En supprimant ces objectifs ambitieux, la nouvelle administration entend réduire les coûts pour les constructeurs et alléger les charges administratives. Mais ce choix pourrait isoler les États-Unis face à des partenaires internationaux qui maintiennent des politiques climatiques exigeantes.

L’Alliance for Automotive Innovation, regroupant les principaux groupes automobiles, a exprimé sa volonté de travailler sur des compromis. Toutefois, le manque de stabilité réglementaire risque de freiner les investissements à long terme et de fragiliser la compétitivité des marques américaines sur les marchés étrangers.

Les conséquences d’un revirement américain sur la scène mondiale

En Europe, la législation reste plus contraignante. Le règlement (UE) 2019/631 impose des plafonds stricts d’émissions de CO₂, avec des pénalités financières en cas de dépassement. La France applique en complément un malus écologique renforcé depuis 2024, dissuadant l’achat de véhicules fortement émetteurs.

Un débat politisé à l’approche des élections américaines

Cette décision s’inscrit dans un contexte politique tendu, à l’approche de l’élection présidentielle de novembre 2024. Les républicains souhaitent séduire une base électorale attachée à la liberté de choix et aux industries traditionnelles. En supprimant les normes CAFE, ils envoient un message clair : moins d’intervention fédérale, plus de flexibilité pour les entreprises.

Mais cette posture pourrait s’avérer contre-productive sur la scène internationale. Plusieurs diplomates redoutent une perte de crédibilité des États-Unis dans les négociations climatiques, alors que des avancées majeures sont attendues lors de la prochaine COP.

Et en France ? Des standards européens à préserver

À contre-courant de ce recul américain, la France et l’Union européenne renforcent leurs engagements :

Sur prix-carburant.eu, nous suivons de près ces évolutions : réglementation, fiscalité, comparaison des prix à la pompe, tendances de consommation et initiatives innovantes.

Commentaire

Aucun commentaire pour l’instant. Soyez le premier à réagir !

📬 Ne manquez rien de l'actualité carburant

Recevez chaque semaine notre synthèse des prix, actus et conseils pour faire des économies à la pompe.