Les gérants de stations-service à La Réunion durcissent le ton après le refus de l’État de revaloriser leur marge réglementée. Dans l’archipel, les professionnels estiment que la grille actuelle ne couvre plus les charges d’exploitation et demandent une hausse mesurée pour préserver l’équilibre économique des points de vente. Le mouvement a donné lieu à des fermetures ciblées et à des blocages de stations dites autonomes, accusées de bousculer le modèle social local.
Ce que contestent les gérants
Au cœur de la gronde : une marge commerciale fixée par arrêté préfectoral, identique quel que soit le carburant (SP95, gazole, etc.). Les exploitants assurent que cette marge, gelée depuis plusieurs exercices, ne reflète plus la réalité de leurs coûts (énergie, maintenance, salaires, sûreté), et revendiquent une réévaluation afin d’éviter une dégradation du service rendu aux automobilistes. Des actions de protestation ont été menées, avec des fermetures ponctuelles de stations et des opérations symboliques visant des unités en libre-service.
Le syndicat des exploitants argue qu’une hausse de quelques centimes par litre ne représenterait qu’un effort limité pour le consommateur, mais qu’elle contribuerait à sauvegarder l’emploi (pompistes, agents) et l’aménagement du territoire, particulièrement dans les zones moins denses où l’équation économique est fragile.
Transparence et cadre réglementaire
Le dossier s’inscrit dans un régime de prix administrés propre aux Outre-mer, où l’État arbitre périodiquement les niveaux de prix et de marges pour la chaîne d’approvisionnement et de distribution. Les autorités rappellent que toute réévaluation suppose des données comptables complètes et à jour afin d’objectiver les demandes. Les professionnels disent y travailler, tout en soulignant l’urgence liée à l’inflation des charges fixes.
À La Réunion, le débat se double d’une controverse sur le développement des stations autonomes (sans personnel en piste). Les gérants traditionnels y voient une distorsion de concurrence qui fragiliserait le modèle social local ; les pouvoirs publics, eux, s’attachent à faire respecter la réglementation tout en assurant la continuité de l’approvisionnement et la sécurité des installations.
Quelles issues possibles ?
Les pistes évoquées portent sur un ajustement technique de la marge dans le cadre préfectoral, adossé à des engagements de transparence renforcés de la part des exploitants (remontée de comptes, indicateurs normalisés). Un calendrier de travail, avec points d’étape, pourrait permettre d’étalonner la marge à l’aune des charges objectivées, tout en préservant la lisibilité des prix pour les automobilistes.
Autre volet : clarifier le statut et les conditions d’implantation des stations autonomes afin d’éviter les effets de concurrence jugés déloyaux, tout en garantissant la sécurité, la qualité de service et l’emploi local. Les gérants estiment qu’une mise à jour du cadre est nécessaire pour maintenir un équilibre entre innovation commerciale et modèle social réunionnais.
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