Qu’est-ce que le Gazole B10 ?
Le Gazole B10 est une version du gazole enrichie en biocarburants. Introduit en réponse aux objectifs européens de réduction des émissions de CO₂, il contient jusqu’à 10 % de biocarburants issus de sources renouvelables. Ce carburant s’inscrit dans une stratégie plus large de décarbonation du transport routier, tout en restant compatible avec une partie du parc automobile diesel actuel.
Quelle est la composition du Gazole B10 ?
Le gazole traditionnel (souvent appelé Gazole B7) contient jusqu’à 7 % de biodiesel, généralement sous forme d’EMAG (esters méthyliques d’acides gras). Le B10, comme son nom l’indique, en contient jusqu’à 10 %. Ces biocomposants sont principalement produits à partir :
- d’huiles végétales (colza, soja),
- d’huiles usagées recyclées,
- parfois de graisses animales.
Ce pourcentage plus élevé permet de réduire l’utilisation d’énergies fossiles, en introduisant des matières premières renouvelables dans la chaîne de production.
Pourquoi le B10 a-t-il été développé ?
La transition énergétique impose une réduction progressive de l’empreinte carbone des transports. Le Gazole B10 répond à ces enjeux grâce à plusieurs avantages :
- Moins d’émissions de CO₂ : en moyenne, une réduction de 2 à 3 % des émissions de gaz à effet de serre par litre consommé par rapport au B7.
- Valorisation des filières agricoles : notamment celle du colza français.
- Utilisation immédiate : dans les véhicules compatibles, sans modification technique.
Il permet aux distributeurs de carburants et aux pouvoirs publics de s’inscrire dans les objectifs européens fixés par la directive RED II (Renewable Energy Directive), qui impose une part croissante d’énergies renouvelables dans les transports.
Compatibilité : tous les véhicules peuvent-ils utiliser du B10 ?
Non, et c’est là l’un des principaux freins à sa généralisation. Le Gazole B10 n’est pas compatible avec tous les moteurs diesel. Certains matériaux utilisés dans les anciens moteurs, notamment les joints, peuvent être dégradés par une concentration plus élevée de biocarburant.
En 2024, la majorité des véhicules particuliers ne sont pas officiellement compatibles avec le B10. En revanche :
- Certains utilitaires et poids lourds modernes sont homologués pour ce carburant.
- Les constructeurs comme Renault Trucks, MAN ou Mercedes-Benz ont déjà homologué plusieurs modèles pour le B10.
- Pour les voitures particulières, il est conseillé de vérifier la compatibilité dans le manuel du constructeur ou sur le site officiel de la marque.
⚠️ À noter : le B10 ne remplace pas encore le B7 à la pompe. Les deux carburants coexistent, avec un marquage spécifique (étiquette B10 sur la pompe et le pistolet).
Quels sont les bénéfices écologiques ?
Le recours au Gazole B10 présente plusieurs avantages environnementaux :
- Diminution de la dépendance au pétrole : en intégrant une part croissante de ressources renouvelables.
- Réduction des émissions de CO₂ sur le cycle de vie (production, transport et combustion).
- Moins de particules fines : les moteurs utilisant des biocarburants peuvent rejeter moins de polluants, notamment en association avec un filtre à particules.
Cependant, il faut nuancer ces gains : la production de biodiesel peut entraîner des effets indirects comme l’usage de terres agricoles, la déforestation ou des conflits avec l’alimentation humaine.
Où trouver du Gazole B10 en France ?
En France, le B10 reste encore peu répandu en stations publiques, mais certaines grandes surfaces et réseaux spécialisés (stations pour poids lourds notamment) commencent à le proposer. Les stations-service doivent obligatoirement indiquer clairement :
- La teneur en biocarburants (étiquette B10),
- Les précautions d’usage,
- La compatibilité des véhicules.
Pour suivre l'évolution des prix et des disponibilités des carburants alternatifs comme le B10, vous pouvez consulter notre page dédiée aux actualités sur les carburants ou la page blog.
Perspectives d’avenir pour le Gazole B10
Le Gazole B10 pourrait jouer un rôle de transition dans l’évolution du parc diesel français, en attendant des alternatives plus massives comme l’électrification ou l’hydrogène. Néanmoins, sa généralisation nécessitera :
- L’homologation d’un plus grand nombre de véhicules particuliers,
- La mise en place d’une filière de production de biodiesel durable et locale,
- Une communication renforcée sur la compatibilité auprès des automobilistes.
À terme, le B10 pourrait devenir une norme pour tous les moteurs diesel récents, contribuant ainsi à verdir une partie du parc thermique existant.
Source : Ministère de la Transition écologique (https://www.ecologie.gouv.fr), ADEME (https://www.ademe.fr), Guide du biocarburant, Constructeurs automobiles (fiches techniques 2024)