Une consommation de carburants en pleine recomposition

Publié le 08/10/2025 dans Blog

Les mutations du parc automobile et les transformations des usages de mobilité se reflètent dans les statistiques de consommation de carburants. En 2023, la France a consommé 26,8 millions de tonnes de gazole, en baisse de 2,8% sur un an et de 16% par rapport à 2016, où le volume atteignait encore 34,2 millions de tonnes. Cette contraction structurelle illustre le déclin progressif du diesel (source SDE données locales de consommation d’énergie).

À l’inverse, la consommation d’essence a bondi. Elle s’élève à 20,4 millions de tonnes en 2023, soit une hausse de 5,4% par rapport à 2022 et de 41% par rapport à 2016. Ce mouvement traduit un rééquilibrage structurel entre les deux carburants, longtemps dominé par le diesel.

L’évolution du parc automobile se reflète directement dans la consommation énergétique, mais elle n’en constitue pas l’unique déterminant. Deux autres facteurs majeurs contribuent à expliquer ce basculement. 

Le premier tient à la baisse continue des consommations unitaires des véhicules : en vingt ans, la consommation moyenne des voitures essence est passée de 8,0 à 6,8 litres aux 100 kilomètres, tandis que celle des véhicules diesel a reculé de 9,7 à 5,9 litres aux 100 kilomètres. 

Les nouveaux usages : télétravail, covoiturage et transports collectifs

La consommation de carburants ne dépend pas uniquement du parc, mais aussi des modes de déplacement. Depuis 2005, le kilométrage annuel moyen est passé de 13 300 km à 11 700 km en 2025 (SDES). Trois tendances expliquent cette baisse : la généralisation du télétravail, le développement du covoiturage et des solutions partagées et le recours accru aux transportscollectifs dans les zones urbaines. Ces changements limitent l’augmentation de la consommation globale, malgré l’accroissement du parc.

La conjugaison de ces dynamiques entraîne une contraction durable de la demande en diesel, parallèlement à une remontée de la consommation d’essence. Ce double mouvement illustre une recomposition profonde des usages énergétiques dans le secteur des transports et confirme la tendance à un rééquilibrage structurel et durable du marché des carburants.

De l’excédent d’essence au déficit de gazole : un déséquilibre qui se corrige

Historiquement, la France a été confrontée à un paradoxe énergétique marqué. D’une part, ses raffineries produisaient un excédent structurel d’essence, destiné en grande partie à l’exportation. D’autre part, le pays souffrait d’un déficit chronique en gazole, nécessitant des importations massives pour répondre à la demande intérieure. Ce déséquilibre trouvait son origine dans la diésélisation massive du parc automobile français au cours des années 1990 et 2000, soutenue par une fiscalité avantageuse et par l’attrait des consommateurs pour des véhicules réputés plus économes.

Depuis 2017, la reconfiguration progressive du parc automobile a profondément modifié cette situation. Le recul de la demande en gazole, conjugué à la hausse de la consommation de supercarburants, a permis d’absorber une part croissante de l’excédent d’essence sur le marché intérieur. Dans le même temps, la dépendance structurelle aux importations de gazole s’est réduite, contribuant à une amélioration continue de la balance énergétique française.

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