Le Brent et le WTI en repli ce lundi
Le baril de Brent, référence pour le pétrole en Europe, a enregistré une baisse de 0,6 %, tombant à 68 dollars, tandis que le brut léger américain (WTI) reculait de 0,8 %. Ces replis font suite à deux séances consécutives de hausse, alimentées par un affaiblissement du dollar et des données économiques plutôt rassurantes aux États-Unis.
Mais cette dynamique haussière semble freinée par un contexte géopolitique et économique tendu. La Maison Blanche envisage d’imposer de nouveaux droits de douane sur une large gamme de produits chinois — une mesure qui pourrait déclencher des représailles commerciales de Pékin, et ralentir la croissance mondiale.
Un marché nerveux face au risque de guerre commerciale
Selon plusieurs analystes, les investisseurs anticipent des perturbations possibles dans les échanges mondiaux, notamment dans l’industrie manufacturière, grosse consommatrice de pétrole. Une guerre commerciale élargie entre les deux premières économies du monde pourrait significativement peser sur la demande de brut.
« Une hausse des droits de douane pourrait accroître les pressions inflationnistes et freiner la consommation de carburants », explique Warren Patterson, responsable de la stratégie matières premières chez ING.
Au-delà des tensions sino-américaines, les fondamentaux du marché restent incertains. La période estivale, d’ordinaire propice aux déplacements et donc à la consommation d’essence, ne suffit pas à tirer la demande vers le haut. Aux États-Unis, les dernières données montrent un léger recul de la consommation d’essence par rapport à juillet 2024, en partie à cause de conditions météo défavorables.
De leur côté, les raffineurs américains ont ajusté leur production, en anticipant une demande en berne. Cela pourrait à terme affecter les stocks, mais pour l’instant, les niveaux restent jugés suffisamment confortables.
L’OPEP+ en observateur vigilant
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+), qui avaient récemment annoncé une stabilisation de leur production, surveillent attentivement les évolutions de la demande. Aucun ajustement de l’offre n’a été annoncé pour l’instant, mais certains pays producteurs pourraient revoir leurs objectifs si les prix chutent durablement sous les 80 dollars.
« L’OPEP+ n’interviendra que si le seuil des 75 dollars pour le Brent est franchi durablement », estime un analyste de JP Morgan.
Pour les automobilistes, cette baisse des cours du brut pourrait se traduire par un répit bienvenu sur les prix à la pompe dans les prochaines semaines, à condition que le marché du raffinage suive la même tendance. En France, le prix moyen du gazole restait la semaine dernière autour de 1,67 €/L, tandis que le SP95 oscillait à 1,71 €/L, selon les données disponibles sur prix-carburant.eu.
Source : Reuters – Oil prices fall as US tariff deadline looms, 22 juillet 2025
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