Une Bugatti Royale de 1926 roule à un carburant du futur

Publié le 09/06/2025 dans News

Une Bugatti presque centenaire réanimée par l’innovation énergétique

Dans les allées du château de Preignac, en Gironde, le 1er juin 2025, les spectateurs ont assisté à un événement aussi inattendu que symbolique : le rugissement maîtrisé d’une Bugatti Royale Type 41 de 1926, propulsée non pas par un carburant fossile classique, mais par un carburant synthétique issu de la capture de CO₂ atmosphérique. Conçue il y a près d’un siècle, cette voiture exceptionnelle — produite à seulement sept exemplaires — devient un emblème vivant de la possible réconciliation entre patrimoine automobile et transition écologique.

Un carburant expérimental made in France

Ce carburant innovant est le fruit du travail de la start-up DG Innov, fondée par David Guffroy. Il est produit à partir d’un processus qui combine du CO₂ capté dans l’air ambiant, de l’hydrogène vert issu de l’électrolyse, et une synthèse chimique inspirée de la réaction de Fischer-Tropsch. Résultat : un carburant liquide, 100 % synthétique, sans pétrole ni biomasse, présenté comme neutre en carbone à l’usage. Ce type de carburant, encore au stade préindustriel, pourrait devenir une alternative aux carburants fossiles, notamment pour des véhicules qui ne peuvent pas facilement être électrifiés.

Un test hautement symbolique et politique

Le choix de faire rouler une Bugatti Royale n’est pas anodin. Ce modèle d’exception incarne la grandeur de l’automobile française des années 1920, et son moteur de 12,7 litres représente tout ce que l’on cherche aujourd’hui à décarboner. Faire renaître cette voiture grâce à un carburant du futur, c’est envoyer un message clair : la transition énergétique peut aussi passer par la technologie sans pour autant effacer le passé. La démonstration a d’ailleurs été saluée par de nombreux acteurs du secteur de l’automobile et des énergies, certains y voyant un signal fort en faveur des carburants synthétiques, appelés aussi e-fuels.

Les e-fuels : avenir ou mirage ?

Encore très coûteux à produire (entre 3 et 5 € le litre), les carburants de synthèse suscitent autant d’espoir que de scepticisme. Leur bilan carbone global dépend entièrement de l’origine de l’hydrogène utilisé (renouvelable ou non) et de l’énergie nécessaire à leur production. Toutefois, dans des cas bien précis comme la préservation des véhicules historiques ou l’aviation, leur usage pourrait se justifier. L’Union européenne les autorise d’ailleurs sous conditions dans sa stratégie de sortie des moteurs thermiques à l’horizon 2035. 👉 Pour mieux comprendre les différents carburants alternatifs disponibles ou en développement, consultez notre page dédiée.

Vers une production à grande échelle ?

DG Innov n’en est qu’au début. Sa capacité actuelle de production est extrêmement limitée : quelques litres par semaine. Mais l’entreprise travaille déjà à la création d’une première unité semi-industrielle d’ici 2026, avec des partenaires du secteur de la mobilité et de l’énergie. Cette avancée s’inscrit dans un contexte où les alternatives au pétrole sont de plus en plus recherchées, notamment pour les secteurs difficiles à électrifier (aviation, poids lourds, patrimoine automobile).

Et demain, un carburant pour tous ?

Pour que ce type de carburant devienne une réalité accessible, plusieurs obstacles doivent être surmontés : baisse des coûts de production, accès à une électricité bas carbone, cadre réglementaire stable, et acceptation des consommateurs. Mais l’expérimentation de cette Bugatti prouve une chose : l’innovation permet de réconcilier histoire et écologie. Une perspective qui passionne autant les ingénieurs que les passionnés d’automobile.

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