Biojet : un carburant aérien végétal testé en Vendée

Un partenariat vendéen pour l’aviation bas-carbone

Selon le site actu.fr, le groupe Dubreuil, acteur majeur du transport aérien via ses compagnies Air Caraïbes et French bee, s’allie à la coopérative agricole Cavac pour initier un projet inédit : la production locale d’un carburant aérien durable à base de plantes oléagineuses. Baptisé Biojet, ce carburant expérimental est destiné à contribuer à la transition énergétique du secteur aérien tout en valorisant l’agriculture vendéenne. Cette initiative, implantée en Vendée et dans les Deux-Sèvres, ambitionne de poser les bases d’une nouvelle filière agricole française, respectueuse de l’environnement et source de revenus pour les agriculteurs.

Un carburant produit à partir de cultures d’été

Le procédé repose sur la culture de plantes comme le tournesol ou la cameline, semées après la moisson des céréales d’été. Ce calendrier permet de ne pas empiéter sur les productions alimentaires, tout en apportant une valeur agronomique aux sols. Après récolte, les graines sont pressées pour en extraire une huile remise à un pétrolier, chargé de produire le carburant final : le Biojet. Les deux groupes insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une substitution mais d’une culture complémentaire, encadrée par un cahier des charges strict conforme aux normes agroenvironnementales européennes. Selon eux, cette double culture enrichit les sols, améliore la pollinisation et préserve la biodiversité.

Répondre aux objectifs européens

L’expérimentation s’inscrit dans un contexte réglementaire en évolution. L’Union européenne prévoit en effet de rendre obligatoire, d’ici 2030, l’intégration de 6 % de carburant durable (SAF) dans le transport aérien. Le Biojet pourrait donc s’intégrer dans cette stratégie en tant que solution locale et bas-carbone. Olivier Joreau, directeur général de Cavac, résume ainsi la vision du projet : « Notre agriculture peut relever le double défi de l’alimentation et de la réduction de l’empreinte carbone. »

Une expérimentation soutenue par des agriculteurs locaux

Une douzaine d’agriculteurs pilotes se sont engagés dans le projet. Parmi eux, Patrice Ayrault, à Rives-d’Autise, a consacré 15 hectares à la culture de tournesols destinés au Biojet. Pour lui, cette double culture permet de couvrir les sols, limiter les risques liés au climat, et diversifier ses revenus. Son exploitation, déjà habituée aux semis d’interculture, est un terrain idéal pour expérimenter cette solution durable. Le président du groupe Dubreuil, Paul-Henri Dubreuil, souligne l’ambition du partenariat : « Ce projet de production de Biojet s’inscrit dans notre dynamique de décarbonation du transport aérien. »

Vers une nouvelle filière agricole et énergétique

Le Biojet n’est pour l’instant qu’un projet expérimental, mais les partenaires visent une montée en puissance rapide. Les premiers résultats sont attendus fin 2025. En attendant, l’objectif est clair : convaincre davantage d’agriculteurs de rejoindre l’initiative afin de structurer une nouvelle chaîne de valeur énergétique 100 % française. Cette démarche s’inscrit pleinement dans les ambitions nationales de transition énergétique et d’indépendance stratégique dans le secteur des carburants.

Un carburant d’avenir pour l’aviation

Si les tests s’avèrent concluants, le groupe Dubreuil envisage d’intégrer le Biojet dans une partie de sa flotte commerciale. Ce type de carburant pourrait à terme devenir un levier majeur pour réduire l’empreinte carbone des vols long-courriers tout en dynamisant les économies locales rurales. Avec ce projet, la Vendée et les Deux-Sèvres deviennent des territoires d’expérimentation pour un modèle agricole et énergétique innovant, à la croisée des enjeux climatiques, économiques et industriels.

Sources

- Actu.fr, « En Vendée, un projet de carburant à base de végétaux pour le transport aérien », publié le 9 juillet 2025 : actu.fr