Airbus dévoile ses bateaux éco-responsables : une révolution maritime en marche

Publié le 16/06/2025 dans News

Un nouveau cap pour Airbus : des navires à zéro émission

L’annonce a été faite ce lundi 16 juin 2025 par Airbus Defence and Space, qui travaille depuis 2022 sur des solutions maritimes intégrant ses technologies issues de l’aéronautique. Le programme baptisé SeasZero repose sur la conception de navires propulsés à l’hydrogène vert, à piles à combustible, avec un niveau d’autonomie équivalent aux standards actuels.

Selon Lenergeek, les premiers modèles ciblent principalement les usages logistiques et militaires : drones de surface, navettes de surveillance côtière et embarcations logistiques légères. D’autres versions destinées au transport commercial ou fluvial sont en cours d’étude.

« L’océan est le prochain front de la décarbonation. Airbus veut y jouer un rôle stratégique », explique Markus Blass, directeur innovation maritime chez Airbus DS.

Hydrogène liquide et pile PEM : l’innovation technologique au cœur

Ces nouveaux bateaux se démarquent par une double avancée :

Cette solution permettrait une autonomie de 400 à 600 milles nautiques sans émission de CO₂, contre à peine 50 à 70 milles pour les bateaux électriques classiques actuels.

Pourquoi Airbus investit la mer : logiques de marché et stratégie verte

L’entrée d’Airbus sur le marché naval ne doit rien au hasard. L’Organisation Maritime Internationale (OMI) impose une trajectoire de réduction de 40 % des émissions de GES dans le transport maritime d’ici 2030, avec une neutralité carbone visée pour 2050. Un marché gigantesque se profile pour les constructeurs capables d’apporter des solutions propres.

Les carburants marins alternatifs sont aujourd’hui au cœur des enjeux de transition du secteur, comme en témoigne le développement du méthanol vert, de l’ammoniac ou du GNL. Airbus mise résolument sur l’hydrogène, en cohérence avec sa vision globale.

Une complémentarité entre ciel et mer

Cette incursion maritime n’est pas une reconversion, mais bien une extension naturelle de la stratégie bas-carbone du groupe. Airbus explique que plus de 60 % des composants électroniques et systèmes embarqués utilisés dans ses avions sont réutilisables dans des navires autonomes ou semi-autonomes.

Il s’agit donc d’un double pari :

  1. renforcer la compétitivité industrielle de l’Europe en matière de mobilité décarbonée ;
  2. amortir les investissements hydrogène en les mutualisant sur plusieurs segments.

Quelles perspectives pour les transports maritimes ?

Le transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, l’émergence de navires zéro émission devient une priorité stratégique, en particulier pour les ports européens soumis à des normes de plus en plus strictes.

Plusieurs startups et industriels investissent déjà le créneau : Energy Observer, Hynova, ou encore LMG Marin en Norvège. Avec Airbus, un poids lourd rejoint la course, capable d’industrialiser à grande échelle.

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Une filière verte aux multiples retombées

Le projet SeasZero s’accompagnera de la création d’une chaîne de valeur dédiée : développement de piles marines, réseaux de ravitaillement en hydrogène portuaire, systèmes de gestion embarqués. Airbus prévoit également de coopérer avec Naval Group et Chantiers de l’Atlantique pour accélérer les essais grandeur nature.

Pour la France et l’Europe, c’est l’opportunité de structurer une nouvelle filière industrielle et technologique, à fort impact environnemental et économique.

L’arrivée de navires à hydrogène pourrait rebattre les cartes du marché des carburants marins traditionnels, dominé par le fioul lourd. Si cette technologie se démocratise, elle réduira considérablement la dépendance au pétrole dans le secteur du transport maritime. Une transition similaire à celle en cours pour l’aviation.

 

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