Le Danemark inaugure la première usine mondiale d’e-méthanol à grande échelle

Publié le 16/05/2025 dans News

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Le Danemark inaugure la première usine mondiale d’e-méthanol à grande échelle

Le 14 mai 2025, le Danemark a franchi une étape historique dans la transition énergétique : l'inauguration de la toute première usine au monde de production industrielle d’e-méthanol, un carburant synthétique considéré comme une alternative crédible aux carburants fossiles, notamment pour le transport maritime et aérien.

Un carburant propre fabriqué à partir d’hydrogène vert et de CO₂ capté

L’e-méthanol est un carburant synthétique obtenu par la combinaison d’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables (hydrogène vert) et de dioxyde de carbone capté dans l’atmosphère ou émis par des procédés industriels. Cette technologie permet de recycler du CO₂ tout en produisant un carburant liquide compatible avec les moteurs thermiques existants.

L’usine danoise, implantée à Aabenraa dans le sud du pays, a été développée par European Energy. Elle dispose d’une capacité de production de 32 000 tonnes d’e-méthanol par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 15 000 camions ou d’un millier de navires de petite taille.

Le projet danois bénéficie déjà de soutiens industriels de premier plan. Le géant du transport maritime Maersk, qui s’est engagé dans la décarbonation de sa flotte, sera l’un des principaux acheteurs de ce carburant synthétique. D'autres entreprises comme Lego ou Novo Nordisk envisagent également d’utiliser l’e-méthanol pour verdir leur logistique.

Ce partenariat public-privé est un exemple concret de transition énergétique à l’échelle européenne, alliant innovations technologiques, réduction des émissions et souveraineté énergétique.

Quels usages pour l’e-méthanol ?

L’e-méthanol peut être utilisé :

Dans un contexte où l’Union européenne vise la neutralité carbone d’ici 2050, ce type de solution s’avère crucial pour les secteurs difficilement électrifiables, comme le maritime ou l’aviation longue distance.

Le principal frein à la démocratisation de l’e-méthanol reste son coût de production, encore nettement supérieur aux carburants fossiles. Toutefois, la baisse rapide du prix de l’électricité renouvelable et les taxes carbone croissantes pourraient rapidement changer la donne.

Selon European Energy, le prix de l’e-méthanol devrait devenir compétitif d’ici 2030, à condition que la production s’industrialise à plus grande échelle et bénéficie de soutien politique, comme des quotas d’incorporation obligatoires.

La course mondiale aux carburants de synthèse est lancée

Si le Danemark est le premier pays à ouvrir une usine industrielle d’e-méthanol, d’autres projets sont en cours ailleurs dans le monde. En Allemagne, Porsche développe une usine pilote au Chili pour produire de l’e-carburant destiné à ses véhicules thermiques. En France, plusieurs start-up comme Elyse Energy ou Haffner Energy travaillent également sur des carburants synthétiques à base de CO₂ capté et d’hydrogène.

La Commission européenne a récemment publié une feuille de route sur les e-fuels dans l’aviation et le transport maritime, encourageant les investissements dans ces technologies.

L’électrification ne pourra pas répondre seule à tous les défis climatiques. L’e-méthanol et les carburants synthétiques offrent une solution complémentaire, notamment pour :

Ces alternatives bas-carbone permettent aussi de valoriser les surplus d’électricité renouvelable, qui seraient autrement perdus.

Perspectives pour la France et l’Europe

La France reste en retrait sur le plan industriel, malgré des compétences en chimie, hydrogène et captage carbone. Des initiatives comme la stratégie nationale hydrogène ou les appels à projets France 2030 pourraient changer la donne.

Il est également possible de suivre l’évolution du prix des carburants pour comprendre comment ces innovations impacteront le marché à moyen terme.

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