TotalEnergies investit 10 milliards de dollars en Irak pour récupérer le gaz brûlé et développer le solaire

Publié le 11/05/2025 dans News

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Un mégaprojet énergétique pour réduire le gaspillage et diversifier les sources

Le groupe français TotalEnergies vient d’annoncer le lancement d’un ensemble de projets majeurs en Irak, représentant un investissement total de 10 milliards de dollars. Objectif : valoriser le gaz torché, développer l’énergie solaire et renforcer les infrastructures pétrolières dans ce pays riche en hydrocarbures mais confronté à des défis environnementaux et énergétiques majeurs. Ce programme stratégique, mené en partenariat avec le gouvernement irakien et des acteurs locaux, comprend quatre volets complémentaires : L’Irak est l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, mais une grande partie de son gaz associé est encore brûlée en torchère, entraînant d’importantes émissions de CO₂ et une perte énergétique considérable. Environ 17 milliards de mètres cubes de gaz sont gaspillés chaque année, selon la Banque mondiale. Le développement de capacités de récupération de ce gaz constitue donc un levier crucial pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire l’empreinte carbone du pays. Par ailleurs, la production électrique irakienne repose largement sur les énergies fossiles et est régulièrement sujette à des pénuries. Le projet solaire piloté par TotalEnergies viendra donc apporter une réponse partielle à ces besoins, tout en diversifiant le mix énergétique. Cette initiative pourrait également servir de modèle pour d’autres pays de la région, encore peu engagés dans les renouvelables.

TotalEnergies poursuit sa diversification internationale

Déjà présent en Irak depuis plusieurs décennies, TotalEnergies renforce ici sa stratégie d’investissements durables dans les pays producteurs d’hydrocarbures. Le groupe mène déjà des projets similaires de captage de gaz en Angola et au Nigeria, ainsi que des installations solaires à grande échelle en Inde, au Qatar et aux Émirats arabes unis. En investissant dans un pays encore très dépendant du pétrole, l’entreprise mise sur un accompagnement à long terme vers la transition énergétique. Elle montre ainsi sa capacité à allier performance économique, stabilité géopolitique et responsabilité environnementale. Ces projets s’inscrivent dans la feuille de route climatique du groupe, qui vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. En transformant des émissions fugitives en énergie utile, TotalEnergies espère réduire de façon significative ses émissions de méthane, bien plus néfastes que le CO₂ à court terme. En parallèle, l’installation d’une centrale solaire de 1 GW marque une avancée majeure dans le déploiement des énergies renouvelables à grande échelle dans des zones à fort ensoleillement mais à faible développement des ENR. L’enjeu est aussi géopolitique, car ce projet donne à l’Irak une plus grande autonomie énergétique.

Impacts économiques et sociaux locaux

Selon les premières estimations, ces projets devraient générer des milliers d’emplois directs et indirects, notamment dans le sud du pays. Ils permettront également de limiter les coupures de courant qui touchent régulièrement les foyers irakiens, surtout en période estivale. Le développement d’une industrie solaire pourrait aussi stimuler la formation de compétences locales dans le domaine de l’énergie, un secteur stratégique pour la stabilité économique de l’Irak. Avec cet engagement de 10 milliards de dollars, TotalEnergies confirme sa volonté d’être un partenaire énergétique de long terme au Moyen-Orient. Cette région reste centrale dans la géopolitique de l’énergie, et les grandes compagnies européennes comme TotalEnergies cherchent à y maintenir une influence en conciliant rentabilité et développement durable. D’autres entreprises comme BP, Shell ou Eni mènent également des projets de transition énergétique dans la région, mais TotalEnergies se distingue par son approche intégrée, combinant extraction, transformation et production d’électricité renouvelable. Ce type d’investissement ouvre aussi la voie à des coopérations élargies entre États producteurs et entreprises occidentales. L’enjeu dépasse la seule production : il s’agit de créer un cadre de développement énergétique durable dans les pays du Sud, en y associant les standards environnementaux internationaux.
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