Depuis plusieurs jours, la situation géopolitique au Moyen-Orient s'est considérablement tendue, provoquant une réaction immédiate sur les marchés pétroliers. Le pétrole brut a connu une hausse spectaculaire à la suite de frappes américaines sur des sites stratégiques en Iran, relançant les craintes d'un conflit de grande ampleur dans la région du Golfe. Ces tensions ont poussé la banque Goldman Sachs à alerter ses clients sur un possible scénario de flambée des prix, avec un baril pouvant atteindre jusqu’à 110 dollars.
Le détroit d’Hormuz : point névralgique sous haute surveillance
Au cœur des inquiétudes se trouve le détroit d’Hormuz, passage maritime stratégique entre l’Iran et Oman par lequel transitent chaque jour près de 21 millions de barils de pétrole, soit plus de 30 % du commerce mondial d’hydrocarbures. Une fermeture, même partielle, de cette route par les forces iraniennes ou à cause d’un conflit militaire entraînerait des perturbations massives de l’approvisionnement énergétique mondial.
Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le détroit d’Hormuz est vital non seulement pour les exportateurs du Golfe, comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou le Koweït, mais aussi pour les pays consommateurs d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord. En 2019 déjà, des incidents impliquant des tankers avaient fait grimper les cours de plusieurs dollars en quelques heures.
Goldman Sachs anticipe un baril à 110 $
Dans une note confidentielle adressée à ses clients le 23 juin 2025, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs avertit que si le détroit venait à être fermé ou sérieusement perturbé, le prix du Brent pourrait atteindre jusqu’à 110 $ le baril, voire davantage dans un scénario extrême. Ce pronostic repose sur une série de facteurs aggravants : faiblesse des capacités de réserve au sein de l’OPEP+, tensions politiques internes en Libye et au Nigeria, et réduction continue des stocks stratégiques aux États-Unis et en Europe.
Goldman Sachs souligne aussi l’effet psychologique d’un tel conflit sur les marchés financiers, avec une augmentation probable de la spéculation sur les matières premières, ce qui accentuerait la volatilité du marché pétrolier.
Des conséquences directes à la pompe
En France, les distributeurs anticipent déjà une hausse de 5 à 10 centimes par litre du prix des carburants, notamment pour le gazole et le SP95. Le prix moyen du litre de gazole, qui oscillait autour de 1,75 € mi-juin, pourrait dépasser les 1,85 € dans les prochains jours si la situation dégénère. Les transporteurs routiers et les professionnels du BTP appellent à la vigilance, craignant un nouvel épisode de flambée prolongée comme celui de l’été 2022.
La carte interactive des prix du carburant montre déjà des variations régionales sensibles, notamment dans les zones frontalières et les départements ruraux. Des hausses sont également observées sur les stations autoroutières, historiquement plus chères, où les fournisseurs anticipent une hausse rapide des coûts logistiques.
Vers une crise énergétique mondiale ?
Les analystes s’accordent à dire qu’un conflit ouvert entre Washington et Téhéran bouleverserait l’équilibre mondial des marchés de l’énergie. L’Europe, déjà fragilisée par la guerre en Ukraine et sa dépendance au gaz naturel liquéfié, aurait peu de marges de manœuvre pour compenser une forte hausse du pétrole. Une telle situation raviverait les débats sur l’accélération de la transition énergétique et la réduction de la dépendance aux hydrocarbures fossiles importés.
Pour les consommateurs, cette flambée se traduirait non seulement par une hausse à la pompe, mais aussi par une augmentation des coûts de chauffage au fioul, des tarifs de transport, et possiblement du prix des denrées alimentaires, fortement corrélé aux prix de l’énergie.
Surveillez les prix au jour le jour
Dans ce contexte incertain, il est essentiel de suivre l’évolution des prix en temps réel. Le site prix-carburant.eu met à disposition un comparateur quotidien des prix de l’essence, du gazole, du GPLc ou encore de l’E85 dans toutes les communes de France.
Sources : Reuters, Bloomberg, Goldman Sachs (note investisseurs 23/06/2025), Agence internationale de l’énergie
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