Des prix en recul net début avril
Depuis le début du mois d’avril 2025, les prix des carburants en France ont enregistré une baisse significative. Le prix moyen du gazole, carburant le plus utilisé, est passé de 1,65 €/L lors de la semaine 14 (début avril) à 1,56 €/L en semaine 16 (mi-avril), selon les données disponibles sur la page statistiques hebdomadaires. Soit une chute de 9 centimes en deux semaines, illustrant un reflux généralisé.Cette tendance baissière s’observe également pour le SP95-E10 et le SP98, dont les prix ont perdu respectivement 6 à 8 centimes sur la même période. Ce mouvement est principalement attribuable à un contexte international favorable : le baril de Brent est retombé sous les 60 dollars, un seuil qui n’avait pas été franchi depuis début 2023.

Une inflexion observée à partir de la semaine du 14 avril
Néanmoins, depuis la semaine 17, une inversion de tendance semble s'amorcer. Le prix du gazole est ainsi reparti à la hausse, atteignant 1,57 €/L en semaine 17, puis 1,58 €/L en semaine 18. Cette hausse reste modérée, mais elle marque un tournant après un mois de baisse continue.Le panorama régional confirme cette dynamique. Les hausses sont notamment visibles en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, des zones historiquement plus chères. À l’inverse, certaines régions comme la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine maintiennent encore des prix relativement stables grâce à une concurrence plus forte entre distributeurs.
Une tendance inverse en Europe
Contrairement à la France, les prix du gazole à l’échelle européenne poursuivent leur baisse. Le graphique joint montre une chute continue depuis le 10 mars, passant de 1,62 €/L à 1,53 €/L au 28 avril. Cette différence de trajectoire s'explique par des politiques fiscales et de stockage différentes entre États membres, mais aussi par une moindre dépendance à certaines sources de pétrole brut.
Dans plusieurs pays d’Europe centrale et de l’Est, les prix ont chuté sous les 1,50 €/L, notamment en Pologne, Bulgarie et Slovénie. À l’inverse, les pays nordiques comme la Suède ou la Finlande conservent des niveaux supérieurs à 1,70 €/L, ce qui tire vers le haut la moyenne européenne, consultable sur la page comparative des prix européens.
L’OPEP+ et les incertitudes sur la suite
Cette timide reprise en France pourrait être remise en cause rapidement. Le 3 mai 2025, l'OPEP+ a annoncé une augmentation de sa production de pétrole brut de 411 000 barils par jour à partir de juin, contre 137 000 initialement prévus, avec l’objectif de freiner la remontée des prix du brut. Si cette décision se confirme, elle pourrait accentuer la pression à la baisse sur les marchés mondiaux, affectant à nouveau les prix à la pompe.À cela s’ajoute un facteur structurel : la demande en carburants reste faible au printemps, période traditionnellement plus calme en matière de transport routier. Il est donc probable que les prix en France se stabilisent, voire repartent à la baisse si les cours du brut poursuivent leur glissade.