Shell réduit ses investissements dans l'éolien offshore et scinde ses activités énergétiques

Publié le 20/04/2025 dans News

Le 4 décembre 2024, Shell a annoncé une réorientation stratégique majeure : la multinationale britannique se retire des nouveaux investissements dans l'éolien offshore et procède à une scission de sa division énergie. Cette décision s'inscrit dans une revue globale de ses activités, initiée en 2023 par le PDG Wael Sawan, visant à concentrer les efforts sur les segments les plus rentables.

Un retrait progressif de l'éolien offshore

Shell a déclaré qu'elle ne mènerait plus de nouveaux développements dans l'éolien offshore, tout en restant ouverte à des participations minoritaires si les conditions commerciales sont favorables. Cette décision intervient dans un contexte où le secteur de l'éolien offshore est confronté à des défis majeurs, notamment la hausse des coûts, des problèmes de chaîne d'approvisionnement et des taux d'intérêt élevés, réduisant ainsi les marges bénéficiaires.

Cette stratégie de retrait n'est pas isolée. D'autres géants de l'énergie, tels que BP et Equinor, ont également ralenti leurs investissements dans les énergies renouvelables, sous la pression des investisseurs pour maximiser les rendements et maintenir des dividendes élevés.

Réorganisation de la division énergie

Parallèlement, Shell a annoncé la scission de sa division énergie en deux entités distinctes : une unité dédiée à la production d'électricité et une autre axée sur le négoce. Cette restructuration vise à améliorer la concentration, la responsabilité et l'efficacité opérationnelle. Greg Joiner prendra la tête de Shell Power, tandis que David Wells dirigera Shell Energy.

Shell, l'un des plus grands négociants d'énergie au monde, continuera de vendre de l'électricité aux clients et de développer des sites de stockage par batterie. L'entreprise voit une valeur croissante dans l'utilisation de batteries et de centrales électriques au gaz flexibles pour gérer l'intermittence et répondre aux besoins des clients à mesure que les énergies renouvelables jouent un rôle accru sur les marchés de l'électricité.

Un recentrage sur les hydrocarbures

Cette réorientation stratégique s'inscrit dans une tendance plus large parmi les grandes entreprises pétrolières européennes. En 2024, des sociétés comme BP, Shell et Equinor ont renforcé leur focus sur le pétrole et le gaz, cherchant des profits plus élevés dans un contexte de perturbations géopolitiques et de coûts énergétiques croissants, notamment après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Cette tendance a été accentuée par une mise en œuvre plus lente des politiques d'énergie propre et des retards dans les objectifs climatiques, rendant les investissements dans les énergies renouvelables moins attractifs par rapport aux hydrocarbures traditionnels.

Conséquences pour la transition énergétique

Le retrait de Shell des nouveaux projets éoliens offshore et la réorganisation de sa division énergie soulèvent des questions sur l'engagement de l'entreprise envers la transition énergétique. Bien que Shell affirme rester engagée à devenir une entreprise énergétique à émissions nettes nulles d'ici 2050, ces décisions pourraient ralentir les progrès vers cet objectif.

Cette évolution pourrait également avoir des répercussions sur les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique, en particulier si d'autres grandes entreprises suivent une trajectoire similaire.

Sources :

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