Vers de nouvelles sanctions contre la Russie : Macron cible les hydrocarbures et les services financiers
Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi 13 mai 2025 que l’Union européenne envisage une nouvelle salve de sanctions économiques contre la Russie, en réponse à la poursuite de l’agression contre l’Ukraine. Ces mesures pourraient, selon lui, inclure deux secteurs stratégiques : les services financiers et les hydrocarbures.
Cette annonce survient alors que les combats s’intensifient dans l’est de l’Ukraine, et que l’UE tente de maintenir la pression sur le Kremlin.
Une coordination en cours à Bruxelles
Lors d’un point presse à l’issue d’une rencontre avec des ministres européens à Paris, Emmanuel Macron a affirmé :
« Des discussions sont en cours sur un 14e paquet de sanctions. Nous soutenons un élargissement à des secteurs encore partiellement épargnés, comme certaines formes de services financiers et les hydrocarbures. »
L’objectif est clair : tarir les ressources financières de Moscou, qui continue de tirer des milliards d’euros de ses exportations énergétiques vers certains pays non-alignés.
L’hydrocarbure, nerf de la guerre économique
Depuis 2022, l’Union européenne a progressivement restreint ses importations de pétrole brut russe, tout en laissant la porte ouverte à certains produits raffinés et au gaz naturel liquéfié (GNL).
Toutefois, certains États membres continuent d’acheter du GNL via des contrats à long terme ou des intermédiaires asiatiques. Le président français plaide désormais pour une ligne plus dure, estimant que « la cohérence de l’Europe est en jeu ».
Pour comprendre comment évoluent les prix et les flux des carburants en France et en Europe, consultez notre page sur les statistiques du prix des carburants.
Des répercussions possibles sur les prix à la pompe
Si le nouveau paquet de sanctions devait viser le secteur gazier ou pétrolier russe, cela pourrait entraîner :
- Une nouvelle hausse des prix du brut sur les marchés mondiaux ;
- Une pression sur l’approvisionnement européen en GNL ;
- Une volatilité accrue des prix à la pompe en France, notamment pour le gazole et le SP95.
Cette inquiétude est partagée par les professionnels du transport routier, très dépendants du gazole, mais aussi par les usagers ayant opté pour le fioul domestique ou le propane.
Sur notre site prix-carburant.eu, vous pouvez suivre en temps réel les variations de prix des carburants dans chaque département.
Le secteur financier également visé
Outre l’énergie, Emmanuel Macron souhaite renforcer les sanctions contre les institutions financières russes et les sociétés servant d’intermédiaires dans l’évitement des embargos :
- Limitation de l'accès aux systèmes de paiement européens ;
- Gel d’avoirs de banques régionales russes ;
- Sanctions contre des plateformes de cryptoactifs liées à des entités russes.
Ces mesures auraient aussi pour but de réduire les capacités d’exportation contournées, notamment via le Caucase ou l’Asie centrale.
Une stratégie de long terme assumée
L’Élysée, qui souhaite montrer un leadership proactif au sein de l’UE, indique que ces décisions doivent s’inscrire dans une logique stratégique de long terme :
« Il faut faire comprendre que nous ne normaliserons jamais l’inacceptable. »
Du côté de Bruxelles, un consensus reste à trouver entre les 27 États membres, notamment avec la Hongrie et la Slovaquie, historiquement réticentes à l’idée de sanctionner les importations de gaz.