Réorganisation de l'EPA : quelles conséquences pour le personnel climat ?

Publié le 05/05/2025 dans News

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Le 2 mai 2025, l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a annoncé une réorganisation majeure sous la direction de son nouvel administrateur, Lee Zeldin, nommé par l'administration Trump.

Cette restructuration vise à réduire significativement le budget et les effectifs de l'agence, notamment en dissolvant le Bureau de la recherche et du développement (ORD) et en réaffectant ses fonctions scientifiques à d'autres bureaux axés sur des missions spécifiques. L'objectif déclaré est de recentrer l'EPA sur ses "obligations statutaires", tout en excluant potentiellement la régulation de la pollution climatique de son mandat.

Une réduction drastique des effectifs et du budget

L'administrateur Lee Zeldin prévoit de réduire le budget de l'EPA de 65 %, ramenant les effectifs à des niveaux comparables à ceux des années 1980. Cette mesure pourrait entraîner la suppression de plus de 1 000 postes, notamment au sein de l'ORD, qui emploie actuellement environ 1 500 personnes. Les employés concernés ont jusqu'au 5 mai pour accepter des offres de départ volontaire ou de retraite anticipée.

Parmi les programmes menacés : la recherche sur les produits chimiques éternels (PFAS), les maladies respiratoires dans le sud rural, ou encore les effets de la fumée des incendies de forêt. Des projets innovants, comme le capteur Kolibri, sont également remis en question.

Une redéfinition des missions de l'EPA

La réorganisation prévoit la création de nouveaux bureaux, notamment l'Office of Applied Science and Environmental Solutions, chargé de superviser la recherche scientifique, et l'Office of State Air Partnerships, pour les relations avec les États. Mais la dissolution de l'ORD inquiète : des experts dénoncent une politisation accrue de la recherche et une réduction de la capacité de l'agence à protéger la santé publique.

Le personnel en charge du climat est particulièrement concerné. Bien qu'aucun licenciement massif ne soit encore prononcé, la volonté de modifier les statuts de l'EPA pour exclure la régulation de la pollution climatique pourrait entraîner des suppressions ciblées.

Conséquences sur la justice environnementale

Près de 800 subventions (pour un total de plus de 1,5 milliard de dollars), destinées à des projets de justice environnementale, ont été annulées. Ces aides visaient à lutter contre l'asthme, renforcer la résilience climatique ou prévenir les inondations. Leur suppression compromet les efforts en faveur des communautés vulnérables.

Une orientation politique controversée

La nomination de Lee Zeldin, proche de Donald Trump, s'inscrit dans une stratégie de démantèlement des régulations environnementales. Il entend libérer l'EPA de sa mission de lutte contre la pollution climatique et promouvoir la "domination énergétique" des États-Unis, au grand dam des scientifiques et anciens responsables de l'agence.

Cette réorganisation soulève des interrogations sur l'avenir de la politique environnementale américaine. Les coupes budgétaires, la disparition de programmes clés et la politisation pourraient affaiblir durablement l'EPA, avec des conséquences durables sur la qualité de l'air, de l'eau et la lutte contre le changement climatique.

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