Un carburant "normalisé" dès sa sortie de raffinerie
En France comme en Europe, les carburants thermiques (essence, gazole) doivent répondre à des normes de qualité strictes, définies au niveau européen : EN 228 pour l'essence et EN 590 pour le gazole. Ces normes précisent une série de caractéristiques physico-chimiques que le carburant doit respecter avant sa distribution.
Ces critères incluent notamment :
- Le nombre d’octane (RON et MON) pour l’essence, influençant la résistance à l’auto-allumage ;
- Le point d’éclair et la teneur en soufre pour le gazole ;
- La densité, la volatilité, le taux d’oxygène, la teneur en benzène, etc.
Les raffineries effectuent des contrôles en laboratoire avant toute mise en distribution. Chaque lot est tracé via des certificats de qualité internes.
Des analyses en aval : dépôts, transport, stations
Une fois raffiné, le carburant circule via oléoducs ou camions-citernes vers des dépôts régionaux puis vers les stations-service. Durant ce parcours, des contrôles de conformité sont menés :
- Dans les dépôts pétroliers, un échantillonnage est réalisé régulièrement pour vérifier la stabilité et l'absence de contamination (eau, impuretés) ;
- Les transporteurs doivent respecter une stricte séparation entre produits, avec lavage des citernes si besoin ;
- En station, certains opérateurs (notamment les grandes marques) réalisent encore des tests ponctuels ou systématiques sur la qualité en cuve.
La norme NF EN ISO/IEC 17025 encadre les laboratoires accrédités pour ces analyses.
Qui contrôle la qualité du carburant ?
En France, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) est l’autorité compétente pour les contrôles officiels en station-service.
Chaque année, la DGCCRF mène plusieurs milliers de prélèvements dans des stations sélectionnées de manière aléatoire ou suite à un signalement. Les analyses portent sur :
- La conformité aux normes européennes en vigueur ;
- La vérification de l’étiquetage des carburants (ex. présence d’éthanol) ;
- La détection de fraude ou d’adjonction de produits interdits (eau, solvants, etc.).
En 2023, moins de 2 % des échantillons analysés présentaient une non-conformité, le plus souvent liée à des erreurs d’étiquetage ou des défauts de stockage dans des cuves mal entretenues.
Source : rapport annuel DGCCRF 2024, section Carburants.
Quels impacts d’un carburant de mauvaise qualité ?
Un carburant de qualité insuffisante peut avoir plusieurs effets néfastes :
- Encrassement moteur : dépôts dans les injecteurs, soupapes, bougies ;
- Surconsommation liée à une mauvaise combustion ;
- Détérioration prématurée des pièces mécaniques (pompe à injection, catalyseur) ;
- Et dans le pire des cas, panne ou casse moteur.
C’est pourquoi la qualité du carburant est un enjeu majeur pour la longévité des véhicules et la sécurité des consommateurs.
Comment éviter les mauvaises surprises à la pompe ?
Pour limiter les risques :
- Privilégier des stations bien entretenues, si possible de marques connues ;
- Éviter de faire le plein lors d’une livraison (risque de dépôt en suspension) ;
- Surveiller l’étiquette carburant et la date du dernier contrôle affichée (obligatoire dans certaines stations).
Si vous soupçonnez un carburant défectueux, conservez le ticket de caisse, signalez-le à la station et contactez la DGCCRF via leur portail de signalement.
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