Selon la Commission européenne, l’Union européenne pourrait économiser jusqu’à 45 milliards d’euros par an sur ses importations de combustibles fossiles grâce à la mise en œuvre complète de son plan énergétique à long terme. Ce chiffre a été révélé dans un document publié le 26 février 2025, dans le cadre de la présentation du « Plan décennal pour l'énergie ».
Un plan ambitieux pour le réseau énergétique européen
Le plan s’appuie sur la feuille de route élaborée par les gestionnaires de réseaux de transport d’électricité européens, ENTSO-E et ENTSOG. Il met l’accent sur le développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien offshore et le solaire, tout en favorisant une électrification accrue des usages, via des technologies efficaces comme les pompes à chaleur.
Cette stratégie est non seulement présentée comme une réponse au défi climatique, mais aussi comme une mesure de réduction des risques géopolitiques liés aux importations d’énergies fossiles, particulièrement marqués depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
45 milliards d’euros d’économies potentielles par an
Le rapport souligne qu’un déploiement complet du plan permettrait à l’UE de réduire de 45 milliards d’euros sa facture annuelle en gaz, pétrole et charbon importés. Cette estimation ne prend pas en compte uniquement la baisse de volumes, mais également l’impact de la stabilisation des prix sur les marchés énergétiques européens.
Cela représente environ 10 % de la facture énergétique extérieure de l’UE, qui a atteint des sommets en 2022-2023. Une réduction de cette ampleur renforcerait la résilience économique du bloc et améliorerait son autonomie stratégique.
Focus sur les interconnexions et le stockage
Outre les énergies renouvelables, le plan met l’accent sur le renforcement des interconnexions électriques entre les pays membres, ainsi que sur les capacités de stockage d’énergie. L’objectif : éviter les ruptures d’approvisionnement en période de pic de consommation ou de baisse de production renouvelable.
La Commission soutient également l’accélération de la numérisation des réseaux et l’intégration des véhicules électriques, considérés comme des leviers d’optimisation de la flexibilité du système.
Pas de nouvelle taxe, mais des investissements publics et privés
Le document ne prévoit pas de nouvelles taxes énergétiques mais appelle à des investissements massifs, publics et privés, dans les infrastructures. Le coût estimé du plan sur dix ans n’est pas précisé dans l’article de Reuters, mais les économies attendues sur les importations pourraient en compenser une partie significative.
Des dispositifs de soutien européens comme RePowerEU ou les fonds de cohésion pourraient être mobilisés pour accompagner les États membres dans la mise en œuvre.
Une réponse directe à la crise énergétique post-Ukraine
Depuis 2022, l’Union européenne a engagé une transformation rapide de sa politique énergétique. La dépendance aux hydrocarbures russes, en particulier au gaz, a été brutalement remise en question. Le plan présenté ici s’inscrit dans cette logique de sécurisation des approvisionnements et de transition vers une économie décarbonée.
Source :
Reuters – EU says energy plan could cut 45 billion euros off fossil fuel import bill, publié le 26 février 2025.
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