Une technologie qui capte le CO₂ pour le transformer en carburant
Dans un monde en quête d’alternatives durables au pétrole, l’innovation de la startup Ineratec pourrait marquer un tournant. Selon le site Science Post, une entreprise allemande a conçu une machine capable de produire une essence synthétique à partir du CO₂ présent dans l’atmosphère, combiné à de l’hydrogène issu de l’eau.
Ce processus s’appuie sur la technologie dite Power-to-Liquid (PtL), qui consiste à capter le dioxyde de carbone de l’air (DAC – Direct Air Capture), à le combiner à de l’hydrogène vert (produit par électrolyse à partir d’énergies renouvelables) pour créer un hydrocarbure liquide.
Résultat : un carburant neutre en carbone, compatible avec les moteurs thermiques actuels, et sans extraction pétrolière.
Comment fonctionne cette machine miracle ?
Le fonctionnement repose sur trois étapes clés :
- Captation du CO₂ dans l’air ambiant grâce à un système de filtration avancé.
- Production d’hydrogène par électrolyse de l’eau alimentée en électricité renouvelable.
- Réaction chimique entre le CO₂ et l’hydrogène dans un réacteur Fischer-Tropsch miniaturisé, produisant des carburants liquides comme du kérosène ou de l’essence.
La machine d’Ineratec peut être installée localement, avec une empreinte réduite, ce qui permet une production décentralisée de carburant, à proximité des besoins réels, comme les aéroports ou les zones industrielles.
Enjeux environnementaux et promesse d’un carburant neutre
Le carburant ainsi obtenu ne supprime pas les émissions de CO₂ lors de sa combustion, mais le CO₂ relâché est celui qui avait été capté lors de sa fabrication. Cela crée une boucle neutre en carbone.
Si ce modèle venait à être industrialisé à grande échelle, il pourrait réduire significativement la dépendance au pétrole, tout en exploitant les infrastructures existantes de distribution de carburants.
Ce type d’innovation s’inscrit dans les solutions complémentaires à l’électrification, notamment pour les secteurs difficiles à électrifier comme :
- L’aviation,
- Le transport maritime,
- Certains usages militaires.
Une alternative au pétrole… mais encore coûteuse
Comme souvent avec les carburants de synthèse, le principal obstacle reste le coût. Aujourd’hui, produire un litre d’essence via cette technologie revient bien plus cher qu’un litre issu du raffinage classique.
Cependant, les perspectives de baisse des coûts sont réelles :
- Baisse du coût des électrolyseurs,
- Amélioration du rendement des réacteurs,
- Massification de la production grâce aux politiques publiques de décarbonation.
À moyen terme, cette solution pourrait devenir économiquement viable, en particulier si les taxes carbone augmentent ou si les normes environnementales se durcissent.
Quel avenir pour ce carburant issu de l’air ?
La technologie de Ineratec a déjà séduit plusieurs partenaires industriels, et une usine pilote est en cours de déploiement en Allemagne. Le potentiel est immense, à condition d’assurer :
- Une électricité 100 % renouvelable pour l’électrolyse,
- Une chaîne d’approvisionnement optimisée,
- Un soutien politique et réglementaire fort.
Face à la croissance du parc automobile thermique toujours actif, notamment dans les pays en développement, les carburants synthétiques bas carbone peuvent jouer un rôle de transition important.
Vers une mutation profonde de l’industrie des carburants
Alors que le prix du pétrole reste instable et que les tensions géopolitiques pèsent sur l’approvisionnement énergétique, des technologies comme celle d’Ineratec ouvrent des perspectives inédites.
Transformer l’air en essence n’est plus un fantasme, mais une voie technologique crédible, que surveillent de près les grands acteurs de l’énergie.
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