Une décision attendue dans un contexte de stabilisation des marchés
Le dimanche 2 juin 2025, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, connue sous le nom d'OPEP+, a officialisé une décision stratégique : augmenter progressivement leur production de brut à partir d'octobre prochain. Cette annonce, faite depuis Riyad, concerne huit pays majeurs du cartel : la Russie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, l'Irak, Oman, l'Algérie et le Kazakhstan.
Cette mesure marque un tournant dans la politique de réduction de l'offre entamée en 2022 pour stabiliser les cours du pétrole, alors en forte volatilité à cause de la pandémie et des tensions géopolitiques.
Des coupes volontaires réduites : +2,5 millions de barils par jour d'ici 2025
D'après les déclarations officielles, ces pays vont réduire progressivement leurs coupes volontaires de production d'un total de 2,5 millions de barils par jour d'ici fin septembre 2025. À titre d'exemple, l'Arabie saoudite prévoit d'augmenter sa production de 500 000 barils par jour, tandis que la Russie ajoutera 471 000 barils quotidiens.
Cette stratégie vise à répondre à une demande mondiale attendue en hausse, notamment en Asie, tout en préservant un niveau de prix acceptable pour les pays producteurs.
Quel impact sur les prix des carburants ?
À court terme, cette annonce pourrait peser sur les cours du Brent, déjà orientés à la baisse. Le 31 mai 2025, le baril s'échangeait autour de 82 dollars, en recul par rapport aux 90 dollars atteints en avril.
Pour les consommateurs européens, cela pourrait se traduire par un ralentissement ou une inversion de la hausse des prix à la pompe. Une bonne nouvelle pour les automobilistes, alors que le prix moyen du Gazole atteignait encore 1,69 € en France fin mai, selon les données de prix-carburant.eu.
La France bénéficiera-t-elle de cette détente ?
Même si la France n'importe pas directement du brut de tous les pays membres de l'OPEP+, une augmentation globale de l'offre mondiale tend à faire baisser les prix sur les marchés. Cela pourrait soulager les stations françaises et les transporteurs, d'autant plus dans un contexte d'inflation persistante sur les produits pétroliers.
À noter toutefois que le système de taxation française sur les carburants, notamment la TICPE, pourrait limiter l'impact réel à la pompe si les baisses sont modestes.
Un calendrier clair, mais sous conditions
Le communiqué de l'OPEP+ prévoit un calendrier de relèvement de la production de manière progressive, en fonction des données du marché. Autrement dit, en cas de nouvelle instabilité (conflit au Moyen-Orient, ralentissement économique, etc.), le groupe se réserve le droit de revenir sur sa décision.
L'objectif affiché est de préserver un équilibre entre rentabilité des producteurs et accessibilité pour les consommateurs.
Les réactions des marchés et des analystes
Les premières réactions des marchés financiers ont été modérées. Les analystes soulignent le caractère prudent de l'annonce, avec une montée en charge progressive de la production. Certains observateurs y voient une tentative de l'OPEP+ de reprendre la main sur un marché de plus en plus influencé par les États-Unis, dont la production de pétrole de schiste reste dynamique.
Vers une accalmie sur les prix du carburant ?
Pour les Français, cette décision pourrait être synonyme de répit à la pompe dès l'automne 2025. Mais comme toujours, d'autres facteurs interviendront : taux de change euro-dollar, politique de raffinage, tension sur le fret maritime ou encore niveau de stock stratégique.
Le site prix-carburant.eu continuera de suivre l'évolution quotidienne des tarifs en France et dans les DOM-TOM.