Shell envisage sérieusement une possible acquisition de BP, d'après une dépêche publiée par Bloomberg le 3 mai 2025 et relayée par Reuters. Cette étude intervient dans un contexte où les deux groupes britanniques cherchent à optimiser leur position dans un marché de l'énergie en mutation rapide.
Selon Bloomberg, les discussions restent encore à un stade exploratoire, et aucun accord n'a été formellement engagé. Toutefois, la capitalisation boursière de Shell, évaluée à près de 149 milliards de livres sterling, soit presque le double de celle de BP, donne au groupe un levier significatif en cas de rapprochement.
Une opération stratégique mais risquée
Le PDG de Shell, Wael Sawan, a souvent exprimé une préférence pour les rachats d'actions comme moyen de création de valeur, plutôt que pour des acquisitions majeures. Néanmoins, l'entreprise reste à l'affût d'opportunités susceptibles de renforcer sa croissance stratégique. L'intérêt pour BP pourrait refléter une volonté d'accroître ses parts de marché, en particulier dans le contexte de transition énergétique et de concentration du secteur pétrolier.
BP sous pression
BP, dirigé depuis peu par Murray Auchincloss, a pour sa part annoncé un plan de cession d'actifs atteignant les 20 milliards de dollars à l'horizon 2027. Le groupe prévoit aussi une réduction significative de ses dépenses. Cette réorientation stratégique intervient alors que le fonds activiste américain Elliott Management a récemment acquis plus de 5 % du capital de BP, exerçant une pression accrue pour améliorer la rentabilité et la valeur actionnariale.
Impact potentiel sur le secteur énergétique
Une fusion entre Shell et BP constituerait un tournant majeur dans l'histoire du secteur énergétique européen. Elle pourrait générer des synergies importantes, notamment en matière de raffinage, de distribution, et d'investissements dans les énergies renouvelables. Toutefois, un tel rapprochement soulèverait d'importants défis réglementaires, notamment en matière de concurrence au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis.
Cette nouvelle intervient dans un climat de volatilité du marché, avec des groupes pétroliers cherchant à se repositionner face à la montée en puissance des énergies bas carbone. Pour l'instant, ni Shell ni BP n'ont commenté publiquement les informations rapportées.
Cette évolution stratégique fait écho aux analyses publiées sur notre site concernant les carburants alternatifs et les tendances de consolidation du marché.